Ras-le-bol des habitants A quelques encablures de la ville d’Oran, l’agglomération de Sidi El Bachir, forte d’environ 80.000 âmes, se trouve prise en otage entre une administration fantôme et une réalité que rendent insupportable les innombrables difficultés rencontrées et auxquelles les habitants tentent de faire face tout en restant dignes. Le problème crucial reste incontestablement l’approvisionnement en eau. Cette privation est vécue difficilement par les deux importantes divisions de Bendaoud I et II, puisque sur ces seuls secteurs vivent environ 50.000 habitants, dont une bonne partie occupe les lieux depuis plus de 25 ans. Ici, tout le monde soutient être en règle avec l’administration et qu’on s’acquitte de façon régulière des charges inhérentes aux différents branchements aux réseaux d’AEP, d’électricité et de gaz. Pour d’autres, le calvaire dure depuis plus de 10 ans. La viabilisation existe, mais les branchements individuels ne suivent pas. Au niveau de l’annexe communale, ou du moins ce qui semble représenter l’institution administrative, on admet que le problème existe réellement, mais qu’aucune solution ne semble se dessiner dans le proche avenir. Du côté des citoyens, les plus audacieux estiment qu’il y a bien une solution et qu’il suffit d’avoir tout simplement son propre puits. Pour les autres, ce sont les 500 dinars hebdomadaires à payer aux colporteurs d’eau, pour obtenir la citerne du précieux produit à la qualité douteuse. En parallèle, les habitants de Sidi El Bachir n’osent même pas parler d’un autre problème, celui de l’inexistence de la voirie. Ici, assure-ton encore rien n’a été fait en matière de voirie. Pour s’en convaincre une virée du côté de Sidi El Bachir suffira. Dans cette bourgade tentaculaire, la proportion de chômeurs est tellement élevée qu’une partie des jeunes et moins jeunes dérive vers la délinquance et la consommation de produits prohibés. Ceci accentue, tout naturellement, l’insécurité, comme s’en plaignent de nombreux habitants. Pour revenir à l’annexe communale de Sidi El Bachir, qui était, jusqu’à un passé récent, sans électricité. Un autre phénomène qu’on ne retrouve que chez nous. Il s’agit de la pléthore des agents de bureau recrutés dans le cadre du filet social. Une fois bien installés, leur situation est «régularisée» en tant que vacataires au poste de femmes de ménage. Que l’on se détrompe, ces jeunes ne manient ni balai ni serpillières, ils travaillent dans des bureaux. Parmi cette légion de vacataires, il y en a qui ont été recruté dans le cadre du filet social depuis 1995 mais et dont la rémunération n’a toujours pas évolué puisqu’ils ne sont payés qu’à 3000 dinars le mois. Certains de ces agents étant mariés et pères de familles, on devise aisément leur situation. Il y a aussi cet agent qui traîne une maladie chronique et dont le maigre salaire va intégralement dans les caisses des pharmacies et autres médecins. «Nos revendications étant restées sans effet, nous continuons à végéter» se plaignent ces personnels pas comme le autres. Le constat est implacable, les habitants de Sidi El Bachir espèrent toujours, du moins les plus âgés, car du côté des jeunes, une remarque, par ailleurs assez choquante, a été lancée par l’un des leurs et selon laquelle «il vaut mieux être dévoré par les requins de la grande bleue que de croire aux promesses faites aux gens de Sidi El Bachir». L’horizon est-il à ce point sans issue?
Posté Le : 22/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com