Algérie

Sidi Chami



Situation préoccupante à l’EHS de psychiatrie «Nous vivons, Depuis trois semaines environ, la même frustration que les parents des malades qui ne trouvent pas de structure d’urgences pour prendre les leurs en charge.» C’est ce que déclare Dr Feghoul, spécialiste en psychiatrie au niveau de l’EHS Sidi Chami, qui ajoute: «Certes, par devoir, nous ne pouvons les refuser l’après-midi, notamment quand il s’agit de malades agités. Mais la faille n’est pas à notre niveau. Au pavillon 35, on dirige systématiquement les patients vers l’EHS de Sidi Chami. On recevait auparavant entre 3 et 4 malades par jour. Aujourd’hui, les évacuations des malades ne se font pas ou presque, la plupart étant admis sur recommandations. Et nous ne pouvons pas différer une admission à deux ou trois jours, l’urgence ne pouvant attendre.» Affichant sa désolation de la fermeture du Pavillon 35 du CHUO, il déclare que «le directeur a saisi la tutelle pour avoir des explications sur cette affaire». Toujours selon le Dr Feghoul, «le pavillon 35 continue malheureusement de payer les frais d’une gestion malade ou pour dire vrai d’une vision péjorative du malade par la confrérie médicale». Et de s’interroger sur les véritables desseins de cette décision? «Autrement, dit-il, comment expliquer ces tentatives de séparer la psychiatrie des hôpitaux généraux au moment où, sous d’autres cieux, on est en train de se débarrasser du système asilaire, en considérant ces malades comme n’importe quel malades afin de favoriser leur intégration sociale et lutter contre leur isolement. On continue donc, chez nous, à favorise l’asile.» Il faut dire que la situation au niveau de l’EHS est préoccupante, notamment en matière d’offre de lits au détriment de la demande hospitalière, même si l’établissement a été désengorgé avec l’ouverture de deux structures spécialisées, celles de Mostaganem et Sidi Bel-Abbès. «Désengorgé partiellement, tient à préciser, M. Oukil, directeur général de l’EHS de Sidi Chami, car la compétence de cet établissement reste quand même unique en matière de placements judiciaires, comme ces malades ayant commis des actes délictueux et atteints d’une pathologie mentale». Il existe actuellement, au niveau de l’EHS, 300 malades dont un peu plus d’un tiers sont des malades qui relèvent de l’action sociale. Ces derniers n’ont aucune pathologie. Il s’agit de SDF et de personnes rejetées par les leurs. On ne sait pas où les mettre.» Déficit en paramédicaux et ruptures de stocks de médicaments Le handicap numéro un est qu’il y’a un manque de personnel, y compris paramédical. Selon le directeur de l’EHS, ils ne sont pas nombreux sur le marché. «Nous avons des postes budgétaires ouverts depuis l’année dernière et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir les remplir», dit-il. Un paramédical dira de son côté: «La réalité est que les gens boudent la psychiatrie. C’est une profession pénible, un métier qui nécessite une revalorisation de salaires. Et l’absence de mesures incitatives a fait le reste. Ainsi, quelque 130 paramédicaux seulement, tous corps confondus, assurent la couverture en 3x8. «Ce que vous voyez ici, c’est un personnel certes motivé moralement mais pas financièrement. La plupart préfèrent les unités de soins», fait-on remarquer. «Ce qu’il y a à noter aussi ce sont les ruptures de médicaments, tels les neuroleptiques, ce qui n’est pas sans effet sur la prise en charge des malades», déplore le Dr Feghoul qui soutient que la spécialité est difficile à tous points de vue et que les défaillances sont d’abord à relever au sein des familles qui, souvent, n’acceptent pas ces pathologies complexes. «Certes, il y a des malades qui reviennent, qui font leur contrôle, d’autres qui reprennent leurs boulots et vaquent à leurs occupations, malheureusement on assiste à un effet boule-de-neige quand ceux-là ne trouvent pas de médicaments», raconte notre interlocuteur qui ajoute: «Nous avons connu plusieurs fois des ruptures de stocks de médicaments, notamment le Modecate, un médicament qui est ce qu’est l’insuline au diabétique.» Safi Z.


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