Algérie

Sidi-Bel-Abbès: Une carte sociale de précarité



Etablie par un duo d'universitaires, un sociologue, M. Belayachi B., et un psychologue, Khebour S., agissant dans le cadre des cellules de proximité de la nouvelle agglomération de Sidi Djillali, la carte sociale de précarité de la wilaya de Sidi-Bel-Abbès, datée d'avril 2008, est le résultat d'un long travail fourni par l'antenne régionale de Sidi-Bel-Abbès qui dépend de l'ADS (antenne développement social), structure du ministère de la Solidarité nationale. Les différents éléments qui constituent ou que renferme le document établi sont de réels indices, indicateurs qu'exploiteront les pouvoirs publics, les politiques, le mouvement associatif, la presse, les chercheurs... à toutes fins utiles. Au-delà de l'aperçu historique de la wilaya de Sidi-Bel-Abbès, sa présentation générale et autres aspects ont trait au cadre physique, au climat, à la pluviométrie. Ce sont les indicateurs de précarité qui retiennent l'attention. Et ce à partir des donnés suivantes. En termes de population, Sidi-Bel-Abbès comptait, fin 2007, 595.881 habitants - dont 299.606 hommes pour 296.275 femmes. En milieu urbain, 406.094 et en milieu rural 189.787. Le travail de proximité établi fait premièrement ressortir en termes d'analyses, l'indicateur logement, à savoir la variable taux d'occupation par logement, à titre indicatif, car les 52 communes sont citées. A Sidi-Bel-Abbès ville, chef-lieu de wilaya, sur une population de 211.837, le parc de logements est de 45.221. Le T.O.L., taux occupation logement, est de plus de 4. A Sidi Lahcen, sur 17.072 habitants, le parc est 3.382, soit une T.O.L. de 5,03. A Sfisef, sur une population de 32.132 habitants, le parc de logements est de 6.586, soit un T.O.L. de 5,75. Par contre à Tafessour, au sud de la wilaya, sur 2.113 habitants de cette commune, le parc est de 769, soit un T.O.L. de 2,74, indique la même source. Pour ce qui est de la variable en terme de taux de raccordement au réseau d'assainissement, là encore, les 52 communes ont fait l'objet d'analyses. Néanmoins, nous nous contenterons de quelques exemples. Commençons par Sidi-Bel-Abbès ville, où le taux est de 95,84%. Pour un chef-lieu de wilaya et vitrine révélatrice du développement socioéconomique, près de 5% des logements n'ont pas encore été raccordés au réseau d'assainissement. A Sidi Lahcen, le taux est de 72,41%. Dans la commune des Amarnas, le taux est de 39,52%: c'est dire le retard et le préjudice sur la santé de la population qui avoisine les 8.000 habitants dans cette localité. Le cas des Amarnas est interpellatif car le fait d'ériger ces populations en APC dans les années 80 a été longtemps objectivement contesté par une grande partie des élus APW du mandat 79/84. Aujourd'hui, l'on mesure les inconséquences de ce gâchis de découpage car les Amarnas existaient bien avant Sidi-Bel-Abbès, commune du 19e siècle, rappellent nos sources. A Aïn Trid, le taux est faible, 59,40%. La localité de Tilmouni a un taux de 44,41%. Celle de Sehala, 69,17%. Aïn Kada a un taux de 76,19%. C'est dire ce qui reste à déployer comme efforts. Pour ce qui du raccordement en AEP (alimentation en eau potable), on relèvera le taux de 38% à Sehala, 43,78% seulement encore à Tilmouni, qui est à 6 km du chef-lieu de wilaya. Celle de Tafessour, au sud de la wilaya, 47,29%. Quant à Aïn Kada, le taux est de 59,52%. Ce ne sont là que des indices. En terme d'analphabétisme, et selon des sources données par l'Office national de l'analphabétisme, à Sidi-Bel-Abbès ville, il y a 28.349 analphabètes sur une population de 151.292, soit près de 19%. Parmi les grands taux, l'on signale celui atteint à Bir-El-Hmam, localité du sud de la wilaya, avec 1.011 analphabètes sur 1.617 habitants, soit 62,50%. Oued Sefioune possède 40,20%. Aïn Aden (Sfisef) 42,20%. La localité de Oued Sbaâ 49,10%. Rjem Demmouche a un taux de 46%. Celle de Marhoum 59,60%. Toutefois, le plus grand taux d'analphabétisme est à Oued Taourira avec 71,40%. Sur 1.456 habitants, 1.040 sont analphabètes. La même source fait part des indicateurs de santé, à savoir le nombre de médecins par commune, et le taux par habitation. A Sidi-Bel-Abbès ville, il y a 377 médecins pour 211.837 habitants. A Taoudmout, aucun médecin n'est signalé par la même source. A Oued Taourira, 1 médecin pour 951 habitants de la localité sus-citée. A Aïn Kada, 1 médecin pour 2.099 habitants. A Sehala, 1 médecin pour 2.632 habitants. Pour ce qui est des pharmaciens, des indicateurs sont également fournis. Finalement, les 52 communes de la wilaya sont classées dans trois tableaux, et ce selon des degrés de précarité. 23 communes, soit 44% du total des APC, connaissent un fort taux de précarité, d'où la nécessité de mesures à prendre.


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