A l'instar des populeux quartiers de
village Errih, Graba, Monplaisir, l'ex-Gambetta, Village Abbou et autres,
l'héroïque grand quartier de Sidi Yacine, situé dans la partie ouest du
chef-lieu de wilaya, connaît un présent difficile malgré sa mue bien palpable à
travers son extension à partir de son ancien embryon, à la hauteur du mausolée
qui porte son nom et qui fut jadis un cimetière, pour connaître plusieurs vies
allant d'un espace de détente, «une corrida»... Oui, des traces existent au
niveau de certains octogénaires, voire autochtones encore en vie, puis une
école primaire du nom d'Eugène-Etienne (votre serviteur y fit ses premières
classes). Cet établissement a été incendié par l'OAS et fut depuis rasé pour
laisser aujourd'hui place à la construction de tours, qui y prédominent sur le
monticule de l'ex-»Mamelon», appellation donnée du temps de la colonisation eu
égard à la topographie du site.
La localisation à l'ouest de la ville du
quartier de Sidi Yacine, qui est d'ailleurs chanté dans plusieurs tubes locaux
qui ont dépassé les frontières nationales à travers le célèbre «Ya Zina,
Ouezzine, Ezzine», est des plus faciles, car c'est à partir de l'armature
urbaine du centre-ville que se déploie ce grand quartier à travers ses artères
limitrophes, à savoir les boulevards Zabana et Aïssat Idir. Or, cette dernière
n'a pas connu à ce jour son incontournable, nécessaire et urgente
réhabilitation. L'on dirait, nous disent les citoyens, qu'aucun élu local,
aucun officiel ne traverse cette artère de grande affluence. Néanmoins, parmi
les veines les plus fréquentées, figurent l'ex-rue de la Marine et aussi
l'ex-Edgar Quinet (Abane Ramdane), qui a subi depuis les années 80 un
prolongement considérable. Toutefois, les autochtones l'appellent Trig
El-Kharroub. Cette plante a disparu depuis les célèbres chutes de neige
historiques de l'hiver 1967, qui ont succédé aux deux grandes crues de l'année
1966, occasionnant dans la partie Est notamment de sérieux dégâts matériels et
humains. C'est donc ce grand axe qu'est l'avenue Abane Ramdane, avec le
commerce florissant de la faïence et ses dérivés et autres activités, qui
semble dominer ou connaître une animation toute particulière, surtout que les
paroxysmes de ces flots humains sont situés au niveau du début du premier grand
carrefour sis près de la maternité centrale de la ville, érigée dans les années
80, où l'on donne droit à la vie à des milliers de Bélabbesiens(es), au lieu de
l'ex-adresse de sinistre appellation à savoir le Bois de Boulogne de l'ère
coloniale, mentionnant la ruelle limitrophe de l'hôpital civil, qui a lui aussi
connu une autre vie et porte le nom d'une icône, à savoir le député maire, le
docteur Hassani Aek.
Malgré la mue et les extensions en terme
d'habitat, d'infrastructures éducatives, sociales, culturelles,
d'administrations, tels le BEP (bureau d'étude), les deux SAA, la CNR, le
centre du registre de commerce, le tribunal, les directeurs de wilaya des PTT,
du travail, de la formation professionnelle et autres sièges de l'ANSEJ,
CNAC..., y compris le siège de la radio locale, qui a existé dans le passé dans
la ruelle attenant au stade des Trois Frères Amarouch, au quartier
Calle-del-Sol (entendre cayassone).
Le chômage et l'oisiveté demeurent parmi
les tares perceptibles sur les grands espaces du dit quartier, où l'hygiène
laisse à désirer dans de nombreux coins. Dans ce triste décor, l'éclairage
public est des plus défaillants. Certains espaces, tels le petit stade dit
Bayadha, sont fréquentés par des adultes, maîtres des lieux, et ce non loin du stade
de proximité omnisports Adda Boudjellal, qui ne vibre plus malgré les efforts
des dirigeants et des athlètes de sports collectifs qui le fréquentent. Cette
salle «Harcha», pour la comparer à l'enceinte algéroise, est tout de même
ouverte aux rares activités politiques qui y trouvent un siège. Tout ceci
n'occulte pas les hauts faits d'armes, avec l'ex-centre de torture de la villa
Chaoui, l'ex-centre de la DOP, le génocide de l'OAS dans les bâtiments dits de
Sidi Yacine, «en référence au quartier qui enfanta une pléiade de martyrs de la
révolution, ceux du devoir républicain, des artistes, des chanteurs, des
intellectuels de renom, tout un passé mais aussi un présent difficile.
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Posté Le : 18/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Kadiri
Source : www.lequotidien-oran.com