Algérie

Sidi-Bel-Abbès: Les petites bourses, de la colère à la résignation



Force est de relever que, de plus en plus, les petites bourses, qui se sentent désemparées à moins d'une semaine du mois sacré de Ramadhan 2009, font part de leur légitime dépit et de leur colère au vu de la flambée des prix des fruits, des légumes et des viandes, ceci sans parler des autres produits de première nécessité. Une situation inquiétante qui n'aide en rien les citoyens à faible revenu. Officiellement, les statistiques font ressortir un taux d'inflation de 8,1% en ce qui concerne les produits alimentaires et une augmentation encore très préjudiciable pour ce qui est des petites bourses. Celle des produits agricoles a atteint 16,75%. Et au vu d'indices révélateurs, plusieurs produits semblent être prêts à être revus à la hausse dans les prochains jours, qui coïncideront avec le mois sacré de Ramadhan 2009.

 Sur les lieux, au marché central de la Graba, le dépit et la colère sont décelables au vu des prix affichés des carottes, pommes de terre, tomates qui ont connu une ascension au même titre que les viandes. Dans les répliques des vendeurs, ce sont les prix de gros qui en sont la cause, ainsi que d'autres considérations que les consommateurs ne daignent pas entendre, relève-t-on.

 A voir tous ces prix prohibitifs, de nombreux consommateurs étaient contraints à acheter l'essentiel pour atténuer l'incontournable charge et assurer leurs responsabilités vis-à-vis de leurs familles. C'est la survie pour la plupart de ces petites bourses qui n'évoquent nullement les crédits à la consommation pour accéder à certaines commodités ou s'offrir de réelles vacances, dont la plupart ont d'ailleurs disparu, mais juste un minimum pour espérer une amélioration du quotidien, nous disent-ils.

 Quant à l'imprévu, en l'occurrence les maladies, il est fort redouté, car très déstabilisant, affirment-ils. L'essentiel, soutiennent-ils, c'est justement la santé contre tous ces vents contraires. L'argumentaire développé, et c'est ce qu'il leur reste, sont les prières et les louanges pour un avenir meilleur. C'est en tout cas ce qui ressort des bouches de ces nombreux anonymes qui déambulent dans les marchés sans rien acheter ou très peu.

 Sur les lieux pourtant, c'est paradoxalement une frénésie palpable des achats qui est relevée à l'approche du mois de Ramadhan. Certains attendant le couffin de solidarité. Quelque 41.000 familles démunies ont été ciblées cette année par les différentes institutions de l'Etat. D'autres ont recours à l'emprunt auprès des amis, beaux-parents, membres de la famille. Dans les discussions, nombreux sont ceux qui sont pointés du doigt, ceux qui de près ou de loin ont concouru à la saignée des simples fonctionnaires et du commun des citoyens désemparés par tous les frais qu'engagent les différents maouassim, les fêtes religieuses, le Ramadhan, suivi de la rentrée scolaire et de l'Aïd, pour ne citer que ces derniers.

 Et tout cela ne se déroule pas sans provoquer un réel tintamarre avec des routes bloquées, des foules immenses, des embouteillages entraînant la paralysie de plusieurs ronds-points déjà saturés en période ordinaire. C'est, en quelques mots, la grande bousculade, voire une authentique veillée d'armes à laquelle est confrontée la population belabbésienne en proie déjà à d'autres attentes sociales.




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