Algérie

Sidi Bel Abbès : La prolongation du couvre-feu asphyxie les commerçants



Après l'annonce du prolongement du couvre-feu à Sidi Bel Abbès, les commerçants, gérants de café et transporteurs sont en colère. «C'est de l'injustice. Nous devons baisser rideau sous peine de sanctions, deux heures seulement après le f'tour», dénonce le gérant d'un café du centre-ville, qui n'a pas encore fini de subir les conséquences des restrictions liées au Covid-19. «J'ai libéré deux serveurs et je fais moi-même la plonge, car je n'ai plus de quoi payer», dit-il.Comme lui, de nombreux commerçants sont à bout de force et ne savent plus où donner de la tête. L'activité commerciale presque complètement à l'arrêt a poussé de nombreux commerçants vers la faillite. «En ce début du mois de Ramadhan, on espérait une levée des meures de confinement pour au moins assurer les charges fixes liées notamment à la location.
La prolongation du couvre-feu a anéanti tous nos espoirs», confie un commerçant de prêt-à-porter qui a pris part à la marche nocturne de jeudi dernier. Dans la nuit du jeudi, des centaines de citoyens ont manifesté contre la reconduction du couvre-feu et les restrictions liées à la pandémie du Covid-19.
Des manifestants ont bravé le couvre-feu pour sillonner plusieurs artères de la ville en scandant des slogans hostiles aux responsables locaux. C'est aux cris de «Makanch Corona fi Bel Abbès» (il n'y plus de corona à Sidi Bel Abbès), «Limani (wali de Sidi Bel Abbès, ndlr) dégage !» que les manifestants ont tenu à exprimer leur colère contre le maintien du couvre-feu à Sidi Bel Abbès. Après une halte à la place du 1er Novembre (ex-Carnot), les manifestants se sont, par la suite, dirigés vers la résidence du wali, sise au boulevard de la Macta, où un rassemblement a été observé.
Les manifestants ont notamment appelé à la levée des mesures de «confinement partiel» et des actions concrètes de relance de l'activité socioéconomique. La marche nocturne a, essentiellement, drainé des jeunes journaliers et de petits commerçants dans la précarité à cause de la pandémie et de l'arrêt total de l'activité économique dans la wilaya. «Les entreprises continuent de licencier, les commerces ferment et les plus défavorisés peinent à subvenir aux besoins les plus élémentaires», indique l'un des manifestants. «Face à la détresse des gens, l'administration continue d'ignorer les souffrances des citoyens avec une arrogance et un mépris sans borne», ajoute-t-il.
Parmi les manifestants, des voix se sont élevées «pour faire dégager le wali et de son staff». Depuis plusieurs mois, la gestion des affaires de la wilaya est décriée par l'ensemble de la population.
Un sentiment général d'injustice à l'égard de leur wilaya anime les manifestants qui estiment que la prorogation du couvre-feu ne justifie nullement au vu du faible nombre de cas enregistré ces derniers-temps. «L'unité anti-Covid est fermée depuis deux mois. Beaucoup de médecins estiment que le couvre-feu n'a désormais aucun sens», affirme un autre manifestant. A noter que les autorités locales ne communiquent plus le nombre de nouveaux cas.
Rappelons que les mesures de «confinement partiel» à domicile, de 23h jusqu'au lendemain à 4h, ont été prorogées jeudi pour une durée de 15 jours supplémentaires, à compter du vendredi 16 avril dans neuf wilayas du pays. Le couvre-feu est prorogé dans les 9 wilayas suivantes : Batna, Biskra, Blida, Tebessa, Tizi Ouzou, Alger, Jijel, Sidi Bel Abbès et Oran.
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