Sidi Bel-Abbès La production de la pomme de terre de semence à la croisée des chemins

L'expérience de la SODEA en matière depomme de terre de semence engagée depuis juillet 2005 semble se retrouver à lacroisée des chemins. Etant arrivé à produire de la pomme de terre de semence depremière génération (G1), la SODEA et l'australien TECHNICO en partenariat sontarrivés à s'entendre sur un projet permettant de produire de la pomme de terrede semence GO en Algérie, a déclaré le président du Groupe Hasnaouipropriétaire de la SODEA lors d'une conférence de presse. La batailleadministrative menée depuis le démarrage du projet n'a pas été de tout repos,note M. Brahim Hasnaoui, notamment pour la certification auprès du Centrenational du contrôle et de la certification des semences. L'absence d'uneréglementation adaptée aux réalités et exigences nationales a fait en sorte quel'opérateur soit confronté à des déboires bureaucratiques. L'objectif que s'estfixé le projet engagé par la SODEA se résume à la vulgarisation des techniquesde production de la pomme de terre de semence qui, par conséquent, serépercuteront sur la baisse du prix de la pomme de terre de consommation. Leconférencier a mis l'accent sur l'absence «d'une volonté politique» de régler définitivementla problématique de la pomme de terre qui connaît des fluctuationspréjudiciables pour le producteur et le consommateur. M. Brahim Hasnaoui aplaidé pour un système qui protège le producteur et le consommateur. Ilargumente ses propos par une série de dispositions et mesures que les pouvoirspublics doivent légiférer. Pour SODEA, l'Etat devrait définir les zonespotentielles de production de semences de pomme de terre, selon des critèresuniversellement admis, un cahier des charges devrait être imposé auxproducteurs de semence de pré-base et de base ainsi que le renforcement del'encadrement du segment de la production de semence de la part del'administration (DSA, ITCMI, INPV et CNCC). Outre ces mesures, SODEA suggèred'autres mécanismes pour, à la fin, obliger les producteurs à vendre la semenceentre 20 dinars 40 dinars le kg. En guise d'accompagnement du processus deproduction de la semence, il est fait état de la nécessité de réviser lafiscalité en vigueur et supprimer la TVA de 17% pour les engrais et produitsphytosanitaires.L'autre déconvenue soulevée par M. BrahimHasnaoui réside dans l'accompagnement des banques et institutions financièresqui fait défaut. Au point où en est le projet initié par SODEA, avec desrésultats probants selon ses techniciens, il est impératif que l'Etat organisele réseau de multiplicateurs à trois niveaux G1 - G2 - G3, a indiqué M. BrahimHasnaoui, pour que SODEA puisse s'impliquer pour produire la totalité de la GOnécessaire au développement de la production de la pomme de terre en Algérie.Le pays importe actuellement la 7ème génération de semence, ce qui équivaut àl'importation de la GO, estime le conférencier qui précise qu'il est possiblede la produire en Algérie pour peu que l'Etat s'implique en organisant lemarché et en activant les structures nécessaires. L'opportunité offerte parTECHNICO de faciliter l'acquisition de TECHNITUBER de génération Zéro en estsans doute l'objet de la sortie médiatique du propriétaire de SODEA qui butecontre la condition du pourvoyeur de technologie relative à une sécurisationsur une période de 10 années. Ce qui explique sans doute la réticence de SODEAà avancer davantage dans le projet. La production de la semence de pré-base estdésormais un défi que tous les intervenants doivent relever. Pour sa part,SODEA est disposée, selon ses responsables, à intégrer le processus global quevoudra bien définir le ministère de l'Agriculture dans le cadre de la politiquenationale de développement de la filière pomme de terre, a-t-on conclu.