Le constat est sans appel: l’insalubrité et la dégradation de l’environnement sont les deux aspects marquants de la rentée sociale à Sidi Bel Abbès.
Depuis plusieurs semaines, la plupart des quartiers de la ville croulent sous les ordures, résultat implacable de l’incivisme et de l’incapacité des pouvoirs publics à assurer aux citoyens un cadre de vie sain et agréable.
Sur les réseaux sociaux, les images d’ordures entassées sur les bordures des trottoirs foisonnent.
«Les services de l’APC sont dépassés. Les équipes de nettoiement n’ont pas procédé au ramassage des ordures depuis trois jours», nous fait part un retraité habitant non loin de l’hôpital de la ville.
«L’attitude désinvolte de certains voisins, souligne-t-il, ne fait qu’aggraver les choses».
Dans les cités populaires, la situation est encore plus alarmante. Routes défoncées, fuites d’eau et travaux de voirie en tous genres renvoient l’image d’un espace urbain complètement déstructuré.
Au quartier dit «S 5» à Sidi Djilali, les habitants réclament, depuis des années, l’aménagement de la voirie et le bitumage des venelles de cette zone d’habitation créée au début des années 1980.
Car dans sa partie de la ville, c’est, depuis des années, tristesse et désespoir: poussière l’été, boue l’hiver, fossés jamais curés, dépôts d’ordures et moustiques à volonté.
«Mon fils de dix ans doit slalomer au milieu des gravats jonchant la route principale pour rejoindre son école. L’hiver, c’est une tout autre histoire», s’inquiète un médecin privé qui a saisi par écrit, et à maintes reprises, les responsables locaux pour entamer les travaux d’aménagement nécessaires.
La situation environnementale de ce quartier est encore bien inquiétante.
«Que du béton et de la poussière, l’aménagement d’espaces verts constitue, à l’évidence, le dernier souci des collectivités locales», note-t-il.
Peu d’espaces verts
Le constat dressé par le Dr Benabdelli, publié fin août dans un quotidien national, donne une idée sur la dégradation de l’environnement dans la ville de Sidi Bel Abbès.
Selon lui, le ratio espace vert par habitant n’est que de 0,75 mètre carré dans la cité de la Mekera, alors qu’il devrait au moins être de 10.
Sidi Bel Abbès est ainsi classée loin derrière Biskra, Naama, Tlemcen, Blida et Batna sur le plan environnemental.
«En retenant la norme minimale, celle des pays sous-développés, 10 mètres carrés d’espaces verts par habitant ou un arbre par habitant, la ville de Sidi Bel Abbes devait compter au moins 250.000, ce qui n’est pas le cas», relève-t-il.
La ville de Sidi Bel Abbès doit, estime-t-il, avoir plus de 250 ha de verdure pour être conforme aux normes écologiques minimales.
Il ne manque pas, à ce propos, d’évoquer les aménagements successifs et souvent décriés du boulevard de la Macta ainsi que l’«artificialisation» de cet espace vert.
«Le bétonnage a pris le dessus sur la verdure à plus de 40%, ce qui constitue un crime écologique (…)
A cela, s’ajoute la destruction de plus de 500 arbustes, l’absence d’approche paysagère et le choix d’espèces végétales inapproprié…», souligne-t-il.
Et de rappeler que l’implication de la société civile, qui recèle de compétences avérées, est une «option vitale pour préserver et développer ce patrimoine».
M. Abdelkrim
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Posté Le : 11/09/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: M. Abdelkrim
Source : El Watan.com du mercredi 10 sept 2014