Dans les faits, ce qui est appelé vacances
d'automne, ou semaine d'automne dans le secteur de l'éducation, c'est au total
cette fois-ci encore deux journées, car le week-end est un droit, comme l'est
la fête du 1er Novembre 54.
Néanmoins, ce qui intéresse, c'est de meubler cette
pseudo-semaine. Et c'est entre les cours privés dans toutes les matières, du
primaire (eh oui), à la classe de terminale, la rue généralement et le petit
commerce informel que se dirigent ces nuées d'enfants, d'adolescents des deux
sexes, que l'on a relevé ce constat. Une reproduction à l'identique avec moins de
ferveur qu'en 2009, car cela coïncidait avec la phase qualificative de notre
équipe nationale en Coupe du monde et tout ce qui avait suivi en cette
période-là comme effervescence, joie, scènes de liesse, de récupération par la
société en général de l'emblème national…
Ainsi, dès jeudi passé, date de sortie en vacances, ils sont des
centaines à prendre des cours privés en s'adressant chez des enseignants, des
professeurs, pour tenter de remédier aux différentes lacunes pédagogiques,
parfaire, colmater bien des insuffisances au moyen de montants d'argent qui
diffèrent selon les niveaux, les matières, et ce outre les dizaines d'exposés
réclamés dans l'enceinte éducative et qui sont offerts par des multiples cybers
comme des clés en mains. Peu importe, le contenu, généralement incompris, c'est
le côté forme, à savoir l'exposé le plus édulcoré qui est bonifié malgré la
réglementation en vigueur qui interdit sa comptabilité.
Epuisés par les programmes et les horaires officiels qui n'ont pas
changé malgré les différentes montées au créneau et le holà qui se sont élevés
l'année passée en septembre sur la reprise des cours à 13h30 et la sortie à
17h30, et ce outre le changement du week-end qui a engendré de nombreuses
difficultés, voilà nos enfants apeurés par l'échec qui se ruent là où ils
trouvent un enseignant à la bonne cote… pour suivre des cours privés, une
charge de plus pour les parents qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Quant à ceux qui n'ont pas opté pour le recours aux cours privés,
qui se font durant la journée au lieu de l'après-midi en temps normal, c'est la
rue qui les accueille durant toute la journée en ces jours de vacances. Constat
: les espaces, les trottoirs, les cages d'escalier, l'artère principale du
grand quartier populaire, c'est cela la rue avec tous les potentiels de risques
que cela suppose au niveau de Sidi Djillali, la 2e ville dans la ville, à Toba,
Gambetta, village Errih, Abbou, Sidi Yacine...
Le
paysage urbain est ainsi fait: des klaxons de voitures, des bus pleins, des
cafés surpeuplés et des rues qui se transforment en aires de jeu, en stades, où
il suffit de poser deux pierres ici et plus loin deux autres pour placer le
gardien (goal) et les parties de football meublent ces journées d'automne.
D'autres jeux improvisés, d'autres loisirs pour les bambins. Par contre
d'autres, par exigence sociale où par appât du gain, sont allés vite investir
les alentours des marchés de la ville, ou au sein de la célèbre «trig
l'article», qui sépare l'ex-ville arabe de celle dite auparavant européenne,
elle aussi gagnée par la rurbanisation effrénée.
Des
stades, encore insuffisants et non homologués pour la compétition officielle
existent, mais ils sont requis généralement pour des matches, des tournois
non-stop des adultes. Les plus chanceux grignotent des moments de répit, sinon
c'est la rue ou l'activité informelle, un créneau qui se pratique en bas âge,
en tout espace et en tout temps.
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kadiri M
Source : www.lequotidien-oran.com