La Mekerra dans la fiction coloniale
3ème partie et fin
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A la différence du théâtre, le cinéma colonial a été exclusivement l’affaire des européens d’Algérie. Et pour cause! Le cinéma était à sa création une technique nouvelle exigeant un équipement et des connaissances particulières et une culture nouvelle.
«Torrents» un film sans la légion enfin!
Après la deuxième Guerre mondiale, en 1947, le réalisateur français serge de Poligny tourna l’essentiel de son film «Torrents» dans les environs de la région de Sidi Bel Abbès. Quelques séquences furent tournées à Colomb Béchar.Le film était réalisé avec la participation de Georges Marchal, Renée Faure et Hélène Vita. C’est l’un des rares films du cinéma colonial qui n’évoque ni la légion ni les méchants indigènes dissidents. Le réalisateur y raconte une histoire sentimentale des plus banale. Pour séduire son public, l’auteur essaie de casser la platitude du film en diversifiant les décors, mais, là aussi, l’indigène n’est qu’une image furtive pittoresque et exotique.
Le film «Sidi Bel Abbès»
En 1953, Sidi Bel Abbès prêtera non seulement son cadre colonial à la réalisation d’un film, mais également son nom, le cinéaste Jean Alden vient en effet y tourner un film qui porte pour titre le nom de la ville. Le film «Sidi Bel Abbès» fut tourné à Mecheria, Tlemcen et Sidi Bel Abbès, mobilisant une brochette d’artistes: Mard Valbel, Marco Villa, Roland Toulain, Raymond Cordy et la seule actrice indigène du film, Leila Farida, une marocaine. Le fait même que le film portait le nom de la ville de Sidi Bel Abbès se voulait un hommage, encore un, à la gloire de la légion étrangère.
La ville avait fini par être identifiée à la légion étrangère! Le film racontait une idylle amoureuse entre un officier de la légion et sa servante indigène. A la veille de l’une des plus meurtrières guerres de libération du joug colonial, le réalisateur mettait en scène une idylle entre le colonisateur te la femme colonisés! Ce qui traduit l’aveuglement des intellectuels coloniaux vis à vis du problème Algérien. A force de jouer avec l’image de l’indigène, péril pour la colonisation, ils ont été incapables de voir venir ce qu’ils appelleront, quand cela sera trop tard «Le drame Algérien».
Hani Abdelkader
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Posté Le : 26/08/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com