Algérie

Sidi Bel-Abbès dans le cinéma de 1895 à 1954



La Mekerra dans la fiction coloniale 2ème partie A la différence du théâtre, le cinéma colonial a été exclusivement l’affaire des européens d’Algérie. Et pour cause! Le cinéma était à sa création une technique nouvelle exigeant un équipement et des connaissances particulières et une culture nouvelle. Le Mythe de la légion étrangère et le cinéma Mais ce qui fera la liaison de Sidi Bel Abbès avec le cinéma de fiction, c’est le mythe de Sidi Bel Abbès, «le berceau et siège» de la légion étrangère . Le légionnaire défenseur de l’ordre colonial était devenu le prototype du héros épique dans le roman et la chanson française.L’image du légionnaire guerroyant sur les chemins poudreux des Atlas africains, sur les plateaux marocains ou dans la boue du Tonkin était devenue une image d’Epinal. Des écrivains, qui étaient «passés» par la légion, comme Blaise Cendrars, Arthur Koestler etc, avaient narré de belles aventures de légionnaire. Des stars du music-hall comme Damia, Marie Dubas et Edith piaf, avaient popularisé le beau légionnaire dans leurs chansons. Le cinéma s’empara lui aussi de ce filon du légionnaire épique. En 1962 déjà, les américains, sentant le thème porteur commercialement, font un premier film sur la légion étrangère. Le film, «Beau geste», tourné en Azizona, montrait des légionnaires quelque peu débraillés et pas très disciplinés, une «légion made in Hollywood», selon le mot du général français Rollet. Le film fut interdit dans tous les pays sous domination française. Il ne fallait pas donner de mauvaises idées à la légion! Le film «le Sergent X» En 1932, Wladimir Strichewsky, un russe blanc naturalisé français, vient tourner à Sidi Bel Abbès le film «Le sergent». Se voulant un hommage à la légion étrangère, le film relate l’histoire d’un ex officier de l’armée tsariste qui, désespère d’avoir perdu au cours de la guerre sa femme et son fils s’engage dans la légion étrangère. En garnison à Sidi Bel Abbès, il retrouve par hasard ces êtres chers, mais sa femme était devenue l’épouse de son officier. Il préféra alors ne pas se manifester pour préserver le bonheur que son ex femme et son enfant avaient trouvé dans leur nouvelle vie. Tout cela sur fond d’opérations militaires contre des dissidents dans le «Bled». Fernandel à Sidi Bel-Abbès En 1937, le film «Un de la légion» est tourné à Sidi Bel Abbès avec pour acteur principal le célèbre comédien Fernandel incarnant le rôle d’un provincial du Midi engagé malgré lui dans la légion. Fernandel, un des plus grands comiques du cinéma français, était un artiste très apprécie par le public à Sidi Bel Abbès et ses films avaient beaucoup de succès. Le film «Un de la légion», tourné à Sidi Bel Abbès, narrait l’histoire d’un paysan qui, en visite à Marseille, fut assommé par un inconnu qui venait de s’engager dans la légion. Le malheureux paysan se retrouvera à Sidi Bel Abbès habillé en légionnaire. Il est entraîné dans une chasse à de méchants rebelles indigènes qui le réhabilitera aux yeux de sa femme. Le réalisateur Christian Jacques réussit la performance de tourner son film à Sidi Bel Abbès sans évoquer à aucun moment les indigènes: si ce n’est les sanguinaires rebelles à l’affût dans de lointains djebels. Hani Abdelkader


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