Algérie

Sidi Bel-Abbès, bled el fen oua raï



Sidi Bel-Abbès, bled el fen oua raï
Qui fait un tour dans l'Oranie ne saurait se soustraire à une visite de Sidi Bel-Abbès, la plus courte soit-elle. Et elle l'aura été cette éclipse en fin de journée de ce début mai capricieux.la nuit tombante, la ville s'illumine de mille feux. Le centre est copieusement arrosé de lumières, donnant ce plus à l'architecture coloniale de ces édifices remis à neuf. De la belle œuvre qui a le mérite d'être entretenue et qui peut se targuer de durer dans le temps des années encore. La fierté des Belabésiens qui peuvent toujours surnommer leur ville « le petit Paris » comme de réputation, il est entendu. De grandes rues, des trottoirs larges et des placettes publiques bien aérées d'espaces verts. Le tout rehaussé par de grands écrans lumineux de réclame ou d'affiches de différentes activités culturelles que cette belle ville abrite toute l'année et même d'événements passés comme le festival de la danse populaire. Quant au théâtre, véritable bijou architectural, on ne peut que rester admiratif devant ce petit bâtiment bien mis de son état, également illuminé. Une grande banderole invite à une série de représentations de théâtre pour enfants dans le cadre d'un mini-festival. Puis la cinémathèque qui s'ouvre sur le cinéma national. Des effluves de vieux raï s'échappent de quelques échoppes pour ne point se départir de cette autre réputation d'être par excellence Sidi Bel-Abbès, bled el fen oua raï (la ville de l'art et du raï). Dans les grandes artères, les magasins tentent une touche de modernisme avec des vitrines là aussi bien éclairées, donnant cette impression d'ouverture continue même de nuit. Des boutiques de prêt-à-porter, des restaurants, des pizzérias et des cafétérias invitent à une halte. Tout autour, ces anciennes bâtisses qui n'ont d'ancien que l'architecture. Retapées et réhabilitées comme il se doit, elles donnent à Sidi Bel-Abbès ville un cachet singulier. Les rues sont propres et aucune poubelle n'est en vue, pas même un sac poubelle qui attend d'être ramassé. Et même si l'on est enclin à croire que la nuit, tous les chats sont gris, le coeur de Sidi Bel-Abbès reste bel et bien beau à regarder dans son écrin, qu'on ne s'en lasserait pas. Plus loin, des kiosques à journaux et à tabac ne sont pas pressés de fermer. D'ailleurs, c'est le point de rencontre de quelques retraités qui se font la causette - et en français s'il vous plaît, à peine entrecoupé du parler local bien particulier, celui chantonnant de nas el gharb - autour des derniers potins du quartier. Derrière, vers la sortie de la ville, juste aux alentours, d'autres édifices, ceux-là administratifs, sont conçus dans le verre, offrant une autre allure à la cité, embellie par les jardins et ronds-points fleuris. Les lampadaires jettent des ombres luisantes à la faveur du crachin qui inonde la ville. Une pluie salvatrice qui augure une belle saison printanière. En quittant Sidi Bel-Abbès qui se drape d'une nuit noire humide, et bien que s'apprêtant à tomber dans les bras de Morphée, l'impression d'une ville vivante et animée demeure à l'esprit. L'aire de stationnement Sidi Okba accueille le passager qui enclenche le voyage par l'autoroute Est-Ouest qui y ouvre voie. A la revoyure !




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