Algérie

Sidi Bel-Abbès : Ben Djeffal Kandil, le dernier exécuté au yatagan


Toujours dans le cadre de ses activités d'information visant à faire connaître aux générations montantes des faits héroïques méconnus pendant la période coloniale, la commission culturelle issue de la section locale du 8 Mai 45 a tenu à faire part du 163 anniversaire de l'exécution au yatagan (la dernière du 19ème siècle) du héros des Ouled Brahim de Sidi Bel-Abbès, le martyr Kandil Ben Djeffal, et ce à Oran ville. Pour le besoin de cette évocation rappelons que c'est la grande tribu de Ouled Brahim, située au sud de Sidi Bel-Abbès et qui tient une bonne place et réputation dans la grande confédération des tribus des Béni Ameur, qui est à l'origine de cette résistance d'une façon héroïque à l'occupation coloniale française de l'Algérie durant quinze ans de 1832 à 1947, pendant la lutte menée par l'Emir Abdelkader en sa qualité de chef suprême et émir des croyants et frère de la tarika ou confrérie religieuse Kadiria. Notre source, les historiens Tabet Ainad R et Hadj Nehari Tayeb, signale que l'armée française avait construit un camp militaire avec des baraques et des planches servant de logement à la troupe et aux magasins de subsistance militaire. Les habitants algériens de la région croyaient que simplement c'était un poste de campement de transit qui est provisoirement installé, mais pour les Français stratégiquement c'est un poste militaire avancé afin de se porter rapidement sur les tribus dans lesquelles l'agitation se manifestait. C'est la nécessité d'observer et de contenir les riches et nombreuses tribus qui formaient la puissante confédération des Béni Ameur, et particulièrement la turbulente tribu de Ouled Brahim, l'une des plus remuantes et plus habilement travaillée par les partisans de l'Emir Abdelkader, qui déterminera l'autorité française à occuper leur territoire et la riche plaine de la Mekerra. Les notables de Ouled Brahim en réunion après la prière du soir à Messer ont évoqué l'ampleur de la construction en dur de la redoute (garnison) du poste français à Sidi Bel-Abbès en face de la koubba de Sidi Bel-Abbès. L'appartenance à la tarika ou confrérie religieuse Kadiria a joué à cette époque un grand rôle dans la société pour la résistance et la défense du territoire. C'est alors le 30 janvier 1845 que les moudjahidine de Ouled Brahim décidèrent de passer à l'action pour attaquer et enlever la redoute ennemie. Ils usent d'une ruse guerrière pour s'avancer vers le poste après avoir appris qu'une forte colonne était partie faire la razzia dans la tribu voisine de Ouled Slimane (Tiliouine-Sfisef). Pour s'approcher du camp militaire ennemi sans apparence hostile, les groupes se composent de moudjahidine n'ayant qu'un simple bâton à la main, cachant leurs armes et récitant les prières en faisant semblant qu'ils vont aller en pèlerinage à la koubba voisine de Sidi Bel-Abbès. Ils pénètrent au camp militaire, tirent les armes cachées sous leurs burnous et attaquent les soldats de la garnison française. Selon les documents français, presque tous les Algériens sont exterminés dont 58 tués et une vingtaine de prisonniers. Du côté français, six hommes tués et vingt-six blessés. Les représailles furent énergiques. Les plus compromis furent condamnés à mort dont leur chef nommé Kandil Ben Djeffal fut exécuté le 26 mai 1845 à Oran. Celui-ci avait dirigé le 30 janvier 1845 à la tête d'un groupe d'affiliés Derkaoui une audacieuse et meurtrière attaque contre le camp français de Sidi Bel-Abbès. Il fut d'un courage extraordinaire. Le bourreau avait raté son premier coup et la deuxième fois le yatagan qui depuis cette date ne fut plus utilisé déchira la chair mais en vain. Il a fallu une troisième tentative pour exécuter le héros des Ouled Brahim. Devant l'horreur de ce massacre public, Oran fit peu de temps après l'acquisition d'une guillotine.
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