Sidi Bel-Abbés: Appel à défendre les victimes des mines antipersonnel

Les associations sont appelées à s'intégrer à l'échelle internationale pour mieux défendre les victimes des mines antipersonnel datant de l'ère coloniale, et la wilaya de Sidi Bel-Abbès compte une quarantaine de cas.Réitérant la responsabilité de la France quant aux conséquences physiques et psychiques de ces mines, les intervenants invités par l'APW de Sidi Bel-Abbès, en marge de la commémoration du 11 décembre 1960, le Docteur Reffas Driss, ex-président du bureau local du croissant rouge et défendeur des droits de l'homme, a mis l'accent sur le rôle des associations locales qui doivent, selon lui, faire plus d'efforts pour défendre les droits des personnes, tuées ou blessées par des milliers de mines antipersonnel, sur les deux lignes Challe et Maurice, qui traversent la région Est du pays, ainsi que la ligne Pedron qui traverse la région Ouest du pays.
Le docteur Reffas Mohamed en histoire et en médecine de l'université Djilali Liabès, est revenu sur les efforts de l'état dans le cadre du plan d'action de destruction des mines à l'échelle nationale, car, d'après les chiffres présentés, 10 millions et 830 mille mines dissimulées par l'armée coloniale depuis 1956 ont été désamorcées par les forces militaires, dont 3.743.500 mines dans la région Est, et 7.138.000 dans la région Ouest, sur une longueur de 2.531km. La région sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès est concernée par ce phénomène, notamment la commune de Ras El Ma, et une partie de la commune de Redjem Demmouche, car la dernière victime était un enfant de 14 ans, Sayeh Boufelja, amputé du pied l'an dernier à Redjem Demmouche. Le commandant Issa Haddad, retraité de la brigade spécialisée dans le désamorçage des mines de l'ANP, qui a malheureusement perdu ses deux mains, a parlé de son expérience, et du rôle des services spécialisés à désamorcer les mines, et d'expliquer les risques des engins explosifs et des restes d'explosifs, qui demeurent parmi les priorités d'un état indépendant, et les conférenciers n'ont pas manqué de saluer les grands efforts consentis par les forces de l'ANP, qui ont réussi à nettoyer une grande partie des champs minés de ces armes destructives, faisant plus de 7.000 victimes après l'indépendance.