SIDI BEL-ABBES

Dimanche dernier, à l'issue du jugement de la première affaire programmée pour la première session criminelle de l'année 2012, le tribunal criminel de Sidi Bel-Abbès a condamné T. M. à la perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation, alors que son acolyte B. D., lui aussi impliqué dans cette affaire, a été acquitté, tandis que cinq autres mis en cause, dont trois filles, ont écopé d'une peine de dix-huit mois de prison ferme pour non-dénonciation du crime.Les faits de cette affaire consignés dans l'arrêt de renvoi remontent au 27 mai 2011, quand deux hommes se sont présentés au commissariat de police pour informer d'une découverte macabre. Il s'agissait de C.M., âgé de 30 ans, qui a été trouvé mort, tué de plusieurs coups de couteau, gisant dans une mare de sang, à l'intérieur de son habitation sise au quartier le Rocher. Les objets retrouvés sur les lieux du crime et à proximité de l'habitation, notamment une bague en argent, une espadrille, un poignard de 30 cm, de la drogue, des bouteilles de vin et des canettes de bière ont aidé les enquêteurs à remonter jusqu'aux cinq personnes impliquées. En effet, tout a commencé lorsque ces dernières, à l'issue d'une soirée bien arrosée jusqu'à une heure tardive de la nuit, ont été mises à la porte par la victime C. M., suite à une brève dispute entre B. D. et C. M. pour une histoire de téléphone portable. Une fois à l'extérieur, les cinq fêtards sont montés à bord du véhicule de T. M. qui a été totalement saccagé au moyen de grosses pierres lancées par C. M. depuis son balcon. Suite à cette provocation, T. M., sous l'effet de l'alcool, s'est saisi d'un poignard et est retourné à l'intérieur de la maison en compagnie de B. D., et ce, après avoir défoncé la porte d'entrée. Les deux hommes s'acharnent sur la victime en lui assénant dix-sept coups de poignard dans différentes parties du corps, ne lui laissant aucune chance de survie. Il a succombé quelques instants plus tard à ses graves blessures.
à la barre, T. M. a reconnu les chefs d'inculpation retenus contre lui, à savoir l'homicide volontaire avec préméditation. Quant à B. D., il a formulé des déclarations contradictoires, lors d'un judicieux jeu de questions-réponses du président du tribunal et a carrément nié son implication dans le meurtre de C.M. Cependant, les autres mis en cause et témoins n'ont rien apporté de nouveau. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis, au regard des lourdes charges et autres éléments d'accusation, la réclusion à perpétuité pour les deux présumés meurtriers T. M. et B. D. et quatre ans de prison ferme à l'encontre des cinq autres mis en cause assortie d'une amende de quatre cent mille dinars.
A. B