Algérie

Sidi bel Abbès



Farniente, pêche et black-bass Lac Sidi M?hamed Benali, 2 km au nord-ouest de la cité de la Mekerra. Réserve artificielle d?eau douce entourée d?une belle pinède, sur la route qui mène à Aïn Trid, au pied des monts de Tessalah, le site est un must pour les promeneurs du printemps et de l?été. Ce bassin de décantation aménagé durant les années 1950 à l?effet de réduire l?envasement du barrage Sarno, situé non loin de là, constitue aujourd?hui un lieu de détente très prisé par les pêcheurs à la ligne, mais aussi un réceptacle tout indiqué des eaux de crues qui balayent de manière cyclique la plaine de la Mekerra. Plaine traversée par un oued (rivière) maigre, caillouteux et sec comme une vertèbre fossilisée. Captivant Sidi M?hamed Lequel oued enfle soudainement, deux ou trois fois par un, pressentant le pire à chacune de ses imprévisibles incursions. Le site de Sidi M?hamed Benali est à n?en point douter captivant. Des eucalyptus fixant fermement des digues accoudées au cimetière et au mausolée de Sidi M?hamed Benali au nord, des peupliers tremblent aux branches largement étalées se dressant mollement face à une lignée de pins d?Alep à l?ouest, quelques cyprès et acacias ici et là, enlacent envieusement ce vaste bassin artificiel peuplé de canards colvert et de poules d?eau. Pour y accéder, on est toujours obligé d?emprunter un chemin cabossé et étroit que seuls les amateurs de la pêche à la ligne semblent s?être habitués. Eté comme hiver, en groupe sinon en solo, en vélo ou en motocycle, ils se donnent rendez-vous chaque soir à l?ombre d?un feuillage envahissant. Prospecter alors le ras des berges encombrées ou les trouées dans les roselières devient plus qu?une occupation : un exercice individuel sérieux et presque intime. Partir loin ou explorer tout à côté ? Privilégier la détente et l?air pur ou préférer l?excitation des plages surpeuplées de la côte témouchentoise ? Certains, à Sidi Bel Abbès, ne s?encombrent pas de réflexions sur le thème des vacances estivales. Ali, la cinquantaine entamée, en fait partie. Pour lui, c?est simple, décrispant et pas cher. Il pratique assidûment la pêche à la ligne depuis une dizaine d?années. Quotidiennement, bardé de tout l?attirail nécessaire pour des prises de plus en plus abondantes, s?en réjouit-il, il s?installe dans son petit territoire à lui, délimité par des barrières invisibles que chacun se doit de respecter. C?est la règle ici ! Etendu sur sa chaise pliable, vêtu d?un bleu shanghai flambant neuf, un chapeau de paille vissé sur la tête, il se garde bien cependant d?exposer sa technique le tout-venant, lui qui affectionne particulièrement la pêche à la cuiller (pour leurrer le poisson), expliquera-t-il plus tard. Alors que d?autres utilisent des « techniques maisons », dont ils gardent jalousement le secret. « Difficile à hameçonner, le black-bass se fait parfois désirer... mais pas pour longtemps. Nous éprouvons souvent la satisfaction d?avoir réussi de bonnes journées de pêche, même si parfois les poissons sont toujours aussi peu coopératifs. C?est ce qui rend en tous les cas la pêche plus passionnante », atteste-t-il, le regard fixé sur sa gaule frémissante. Pour les fins gourmets, certains spécimens (trempés dans une solution vinaigrée, mitonnée avec soin et relevée par une sauce piquante) se doivent d?être dégustés entre amis. Et dire que les poissons d?eau douce ont du mal à s?intégrer dans les traditions culinaires de la région ! Un mets, accompagné encore de Khémia, à déguster de préférence sur les contreforts de Djebel Tessala, qui trône à 1061 m d?altitude. Mont coiffé, selon les saisons, soit d?un capuchon de nuages annonçant la pluie, soit d?un manteau de neige d?une dizaine de centimètres d?épaisseur, pendant quelques journées en hiver. 19 h, retour en ville. Ouallah ya m?dina ma n?haouid lik ! (je jure de ne pas descendre en ville), refrain fragmenté d?une des chansons de cheikh M?qalech résonne encore dans ces lieux qu?il chérissait tant. La féerie des lieux l?avait longtemps inspiré jusqu?au fatidique 14 décembre 2002, date à laquelle il décéda. Il ne s?était pas trompé...


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