L'atmosphère était déjà électrisée lorsque Cheb Abdou a fait son apparition au stade omnisportsde Sidi Bel Abbès, vers minuit. Tout de blanc vêtu, rondelet et à la gestuelle efféminée bien prononcée, Abdou demeure inclassable dans l'univers rai. Accueilli en véritable star, il n'était pourtant pas programmé pour cette troisième soirée du Festival du rai qui se tient du 2 au 8 août dans la cité de la Mekerra.
Celui qui s'est autoproclamé Cheikh (maitre) du rai-roots, version medahatte, a tout chamboulé, éclipsant au passage les autres chebs qui attendaient leur tour pour monter sur scène. Aux alentours de la kheima (tente) érigée à proximité de cette même scène, ses admirateurs se bousculaient pour arracher un autographe à l'ex-aide comptable d'une des banques de Tlemcen. « Je suis là pour ceux qui m'aiment (') et même ceux qui ne m'aiment pas » , lâche-t-il, le doigt pointé vers un public qui se tenait debout en cette soirée de pleine lune. « Allach gaa had el hagd (pourquoi toute cette rancune ') » , s'interroge-t-il, sourire en coin, en foulant une scène « débarrassée » de Cheba Naima qui venait de rater une réelle opportunité de faire bonne impression sur le public présent. C'est avec Balak balak (attention !) que Abdou amorce son concert résolument des plus détonants. Pendant quasiment une heure et demie, Abdou va se lâcher, enchaînant ses grands succès, entre autres, Appel masqué, Ala la la et Ki n'dir ndirleh. Une musique au rythme infernal qui fera chavirer les foules, parfois jusqu'à l'excès.Déhanchements saccadés assurés dans les gradins ! Chanteur atypique, extravagant, Abdou participera cet été aux soirées du Casif (Sid Fredj) et au festival Djemila (Sétif). « Je viens de terminer mon nouvel album, un duo avec Zahouania, j'espère qu'il plaira au public du Casif », a-t-il déclaré après son spectacle. Lors de cette troisième soirée du Festival du raï, Mohamed Alia a, en totale communion avec le public, ressorti Rouhou n'goulouhalha (allez lui dire), son tube de l'été qui, dit-on, fait un tabac dans les cabarets de la corniche oranaise. Clubiste inlassable, Alia s'est fait connaître notamment avec Rani mdamar (je suis à bout) et l'éthylique chanson Nâamar rassi / impossile nensa el passé (je me saoule / impossible d'oublier le passé). Moins chanceux, Mohamed El Abassi et Cheb Mahfoud se sont produits devant des gradins presque vides, vers 1h 30. Le public, gavé par Abdou, avait quitté le stade plus tôt que prévu.
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Posté Le : 06/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Abdelkrim
Source : www.elwatan.com