Algérie

Sidi Bel Abbès



Sidi Bel Abbès
C 'est en présence des autorités civiles et locales de la wilaya, d'associations locales, de parents des victimes et de citoyens qu'un hommage a été rendu aux 12 enseignants, dont 11 jeunes femmes, sauvagement assassinés, il y a 17 ans, dans l'après-midi du 27 septembre 1997.Dich Amina, Tounsi Aziza, Boudaoud Kheïra, Bouteraa Rachida, Mehdane Zohra, Bouhend Fatima, Fliou M'hamdia, Louhab Naïma, Lenfad Hafida, Cherrid Kheïra, Bouali Hanafi Sahnounia et Saber El H'bib revenaient, en cette pluvieuse journée du samedi 27 septembre, chez eux à bord d'un bus de transport collectif, lorsqu'ils ont été interceptés dans un faux barrage dressé par un groupe terroriste que dirigeait le sinistre Bahri Djilali, alias Dib Jiaane. Ils furent extirpés du bus, jetés à terre dans des cris indescriptibles, des supplications, mais en vain, car ils ont été égorgés par leurs bourreaux, l'un après l'autre, sans aucune pitié. Malgré les menaces renouvelées du GIA, les victimes n'avaient pas abandonné leurs postes, continuant à dispenser le savoir au moment où le pays tout entier glissait vers l'inconnu.«Ce samedi était différent de tous les autres. Il était maudit (?). Cette fin d'après-midi sonnera le glas pour 11 jeunes filles et femmes et un jeune homme dont le seul crime aura été de se sacrifier pour le savoir», témoigne Djillali Cherrid, oncle de l'une des victimes, dans une tribune libre publiée sur le site bel.abbès info. «Le 27 septembre de cette année, Sidi Bel Abbès et toute la région ont connu un terrible cataclysme. Le ciel était subitement devenu sombre à l'aune de l'après-midi de ce jour maudit. Il a plu des torrents. Les routes étaient coupées par des rivières jaillies d'on ne sait où. Les cours d'eau asséchés depuis des lustres reprennent leur lit comme s'ils n'avaient jamais tari. Les arbres séculaires ne résistaient plus aux bourrasques et s'arrachaient comme des troncs mités. La route empruntée par ces victimes du devoir serpentait au mileu de la forêt de Sfisef dont les arbres séculaires et la dense végétation perdaient ce jour-là leur légendaire fierté, devant la puissance de la nature en colère. La proximité du cimetière de Sidi Yahia n'était pas faite pour édulcorer l'atmosphère. Les longilignes eucalyptus, désertés comme par enchantement de toute la faune habituelle, pliaient comme des roseaux ; les peupliers, dont les cimes narguaient le ciel, se faisaient tout petits.»Ces enseignants, rappellent-ils, amènes et pauvres avaient résisté au diktat terroriste et s'étaient mobilisés pour aller à travers monts et forêts, chaque matin et revenir chaque soir, sur une distance d'une dizaine de kilomètres, juste pour enseigner les chérubins d'un hameau? Aïn Aden. Les jeunes filles et le jeune homme venaient de Sfisef et de Mostefa Benbrahim. «Ils payaient de leur poche leur voyage chaque jour. Juste pour enseigner des écoliers. Leur apprendre à construire leur avenir, l'avenir de leur pays. C'était leur crime, selon leurs bourreaux?»




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