Algérie

Sidi Bel-Abbès



Faute de papiers, deux enfants privés d’école Venus l’été dernier passer leurs vacances en Algérie, deux enfants qui vivaient chez leur grand-mère maternelle en France, suite au divorce de leurs parents, ont décidé ne pas reprendre le bateau du retour et rester avec leur père domicilié à Sidi Bel-Abbès… A la veille de la rentrée sco-laire, ce dernier se rend compte que sa progéniture, une fille dénommée Hadjer Kheira (15 ans) et un garçon, Mohamed El Arbi (12 ans), ne disposaient d’aucun document de nature à faciliter leur inscription dans un collège de la ville. Il prend alors contact avec le directeur du collège Henri Wallon de Marseille pour demander les dossiers de ses deux enfants ou, à tout le moins, l’envoi de simples certificats de scolarité, mais il se voit signifier un refus catégorique de la part de son interlocuteur sous prétexte que la procédure de transfert exigerait la présence du tuteur légal en France. Plusieurs fax sont envoyés par la suite pour le même objet mais rien n’y fit: le chef de l’établissement en question s’en est tenu à sa première résolution et a refusé donc de transmettre la moindre pièce justifiant la scolarisation des deux enfants dans son école en France. De guerre lasse, le père de famille décide alors de faire le voyage à Marseille; mais, là encore, la solution choisie ne semble pas des plus facile avec les obstacles multiples qui se dressent devant lui, en ce qui concerne notamment la demande de visa et les formalités diverses à remplir pour la préparation des titres de voyage… «Et ce, d’autant plus, se désolera-t-il, que les passeports des enfants (auraient été) confisqués par la grand-mère maternelle», contrariée qu’elle était par l’attitude imprévisible des deux innocents au moment de son départ d’Algérie. Le père ne s’avouera pas pour autant vaincu et décide d’entreprendre de nouvelles démarches pour tenter d’inscrire ses enfants (4ème année moyenne pour la fille, 2ème année moyenne pour le garçon), dans un collège à Sidi Bel-Abbès. En l’absence des fameux dossiers scolaires retenus en France, comme il fallait s’y attendre, aucun chef d’établissement ne s’avisera à accepter chez lui les deux élèves. Contactés également, les responsables locaux du secteur de l’éducation notifient le même refus à l’intéressé qui ne trouve d’autre alternative que de s’adresser directement au ministère de tutelle qui ne semble pas près de lui répondre. Des semaines sont passées déjà depuis la rentrée scolaire et les deux enfants sont toujours privés d’école, pourtant obligatoire pour leur catégorie d’âge. Même s’il arrive à comprendre difficilement l’attitude de l’administration exigeant a minima la présentation d’un fonds de dossier prouvant le niveau de scolarité et la vaccination des enfants, le père, en l’occurrence M. Zergennif, qui s’est présenté, hier mercredi, au bureau de notre journal à Sidi Bel-Abbès, n’en reste pas moins convaincu que le refus qui vient de lui être signifié, jusque-là, au niveau local seul, «constitue en lui-même une violation du droit de tout enfant à l’éducation» et ne s’explique pas «ce pourquoi des cas semblables (auraient été) posés et réglés dans d’autres wilayas du pays alors qu’ils ne le sont pas à Sidi Bel-Abbès»… «Dans ce cas d’espèce, dit-il encore, le défaut de papiers ne doit en aucune façon faire obstacle à l’exercice de ce droit fondamental de l’accès au savoir pour tout enfant algérien». Malgré l’échec qu’il a essuyé partout, l’intéressé, compte ne pas désarmer et introduire l’affaire auprès d’un tribunal administratif tout en gardant le secret espoir que le premier responsable du secteur prenne acte de la complexité du cas posé et ordonne à la direction de l’Education de la wilaya de Sidi Bel-Abbès de procéder à l’inscription de ses deux enfants après une évaluation préalable de leurs niveaux d’études respectifs. A. Abbad


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