5 ans de prison pour la caissière d’Algérie Poste
La cour de Sidi Bel-Abbès a condamné, hier, L.F. âgée de 47 ans, caissière au bureau d’Algérie Poste de Sidi Ali Benyoub, accusée de détournement d’une somme estimée à plus de 800 millions de centimes. La mise en cause, poursuivie également pour faux et usage de faux, a écopé de cinq ans de prison ferme alors que I.O. et B.S., accusés de complicité, ont pris pour deux ans ferme.
Les faits remontent à la période 2002-2004 et ont eu pour théâtre le bureau d’Algérie Poste de Sidi Ali Benyoub où un trou financier était découvert suite à une plainte déposée par l’entreprise Naftal de Sidi Bel-Abbès. Selon le dossier présenté à la cour et le témoignage de l’expert, présent au procès, ladite entreprise avait signalé que les opérations de versement d’une somme de 240 millions de centimes n’ont pas été effectuées. Quelque temps plus tard, un groupe de vieux retraités titulaires de pensions françaises et des veuves de chahid ont signalé un trou dans leurs comptes CCP et CNEP. L’une des victimes avait même signalé n’avoir pas reçu la somme de 8.000 euros qu’elle devait toucher. Cette même victime devait apprendre par la suite que ladite somme a été effectivement versée puis retirée de son compte. Par qui? Personne ne le savait encore. Il a fallu attendre l’aboutissement des investigations lancées, ayant permis l’arrestation de la caissière qui se révélait être derrière le détournement partiel de ladite somme à travers 24 opérations. L’enquête révélait que la mise en cause, et pour couvrir le trou financier de Naftal, utilisait les «comptes morts» des vieux retraités en y puisant les sommes nécessaires. Comment? Elle imitait les signatures sur les formulaires du retrait d’argent. Ces opérations frauduleuses ont fait neuf victimes, des personnes âgées, qui ont été appelées à témoigner devant le juge.
La mise en cause, elle, devait avouer qu’elle a détourné la somme en question, en soulignant toutefois qu’elle avait agi sous la pression de I.O. (inspecteur d’Algérie Poste à Sidi Bel-Abbès) et B.S. (employée à Algérie Poste régionale d’Oran). Elle a aussi cité B.D., la sœur de cette dernière, ainsi que d’autres collègues (B.A. et B.M.).Â
Appelés à la barre, ces derniers ont nié toute relation avec la mise en cause, même si l’enquête confirmait le versement de diverses sommes à la plupart d’entre eux. Mais c’était apparemment maigre comme éléments pour les plonger tous: B.S. soutenait devant le juge qu’elle ne savait pas d’où provenaient les 20 millions de centimes qui lui étaient versés par sa collègue de Sidi Ali Benyoub, somme dont elle avait «besoin pour résoudre des problèmes de santé d’un proche». Mais pourquoi a-t-elle utilisé le compte de sa sœur? «Parce que je n’avais pas de chèque», lançait-elle au juge.
Dans son réquisitoire, le procureur général a demandé la peine de 20 ans de prison ferme pour l’accusée principale, L.F., et huit ans pour le reste des personnes citées. Après délibérations, la cour a condamné la caissière à cinq ans de prison ferme tandis que l’inspecteur et l’employée du bureau régional d’Algérie poste s’en sortent avec deux ans chacun.
S. Derraz
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Posté Le : 05/11/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com