Algérie - Tariqa Tijaniya


Le sceau de la sainteté Mohamedienne



Voici, retracée, une infime partie de la vie de Seïdina Ahmed Tidjani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) :






Un célèbre maître soufi appelé Sidi Mokhtar El Kounty (qu’Allah l’agrée) avait annoncé que le 12ème siècle de l'Hégire ressemblerait à maints égards à l'époque du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), et que c'est à cette époque particulière qu'apparaîtrait le Sceau de la Sainteté Mohamedienne (qu’Allah sanctifie son précieux secret).







Son Enfance







En effet en 1737/38 (1150 de l'hégire) vint au monde Seïdina Cheikh Ahmed Ibn Mohammed Ibn Mokhtar Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dans une petite ville du désert algérien, 'Aïn Madhi.




Il fut le fils du très pieux et savant Sidi Mohammed Ibn El Mokhtar Tidjani (qu’Allah l’agrée) et de la pure et honorable 'Aïcha (qu’Allah l’agrée). Ils furent eux-mêmes d'une ascendance comptant de nombreux savants et saints accomplis.




On peut citer à titre d'exemple son aïeul au 4ème degré qui possédait dans sa demeure une pièce lui servant de lieu de retraite spirituelle. Il y était constamment enfermé et personne d'autre que lui n'avait le droit d'y pénétrer. Il avait atteint un certain degré spirituel qui l'obligeait à se voiler le visage, de la salle de contemplation jusqu'à l'arrivée à la mosquée et de la sortie de la mosquée jusqu'au retour dans ce lieu.




En effet, ceux qui auraient vu son visage ne pourraient plus cesser de le contempler ne serait-ce l'instant d'un clin d'œil sous peine d'en mourir, ce qui l'obligea à agir ainsi durant 23 ans.




Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) était d'ascendance Chérifienne, c'est-à-dire que sa généalogie remontait jusqu'au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), par Seïdina Ali et Fatima (qu’Allah les agrée) via leur fils Hassan (qu’Allah l’agrée), mais il ne le certifia qu'après avoir posé la question au Prophète lui-même (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lors d'une vision à l'état de veille :




Il lui répondit par trois fois : « Réellement tu es mon fils ».




Puis il ajouta : « Ton ascendance par Hassan fils de ‘Ali est authentique ».




Ainsi, c'est dans cet environnement de foi, de science et de sainteté que naquit et grandit Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).




Sa famille était très attachée au Coran et à la sunna, son père appelait et exhortait les gens au bien incitant les uns à l'application de la sunna, combattant toute innovation sans craindre, pour Allah, le tort de quiconque, il fut aimé et respecté.




Il arrivait à son père de recevoir la visite d'êtres spirituels (rouhaniyêt) venant lui proposer de répondre à ses besoins, il s'en éloignait et leur disait : « Laissez-moi entre moi et Allah, je ne désire aucune attache autre que celle d'Allah ». Les gens venaient chez lui dans le seul but de se rappeler Allah.




L’éducation du saint enfant fut confiée à l'illustre et prestigieux Mohamed Ibn Hamou Tidjani (m.1162 H) sous la conduite duquel il mémorisa le texte Coranique en entier, et ce, à l'âge de sept ans.




Il apprit ensuite le droit musulman (fiqh) selon l'école de l'Imam Malek (qu’Allah l’agrée) et étudia les différents traités de jurisprudence auprès du Connaissant d'Allah, le savant Sidi Mabrouk ibn Bou'afiya Madaoui Tidjani (qu’Allah l’agrée).




Encore très jeune, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se fit remarquer pour son intelligence et sa piété, ainsi que ses vertus et sa modestie. Il était assidu dans ses études et possédait une volonté surprenante, tout ce qu'il commençait, il le finissait et tout ce qu'il entamait, il le complétait.




Un jour de son enfance, en sortant de ses cours, il vit une lumière immense devant lui qui montait jusqu'au ciel, puis le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) apparut et l'encouragea en ces termes : « Continue, car tu es dans la vérité ». Suite à cela il partit se réfugier dans la maison de sa tante, qui se trouve à côté de ce lieu, elle le couvrit et le réconforta tout en lui préparant du pain.




Il arrivait souvent à ce jeune enfant de voir en rêve le tracé de son destin. En effet, il se voyait sur un trône gérant et commandant des multitudes de créatures. Une autre fois, il vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) chevauchant un cheval, à 'Aïn madhi, et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le suivait de très près. Il voulut lui faire des demandes, mais il a préféré attendre que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) descende de sa monture, pour être plus à l'aise.




Lorsque le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) descendit, il se dirigea vers un champ et pria, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) voulut le rejoindre dans sa prière, mais il ne le rejoignit que dans la deuxième rak'at. Il comprit à travers ce rêve qu'il n'atteindrait son souhait que dans la deuxième partie de sa vie, ce qui était représenté par la deuxième rak'at.




Un événement tragique allait lier le destin de Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avec celui du saint Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).




En effet, en l'an 1752/53 (1166 H) alors qu'il n'avait que seize ans, survint la mort de son père et de sa mère, le même jour, à la suite d'une épidémie de peste, ce qui le laissa orphelin. Cela n'entacha pas son moral et il poursuivit avec toujours plus de détermination la suite de ses études.







Sa Quête







En 1757/58 (1171 H.), âgé de 21 ans, il quitte 'Aïn Madhi, poussé par une soif incommensurable, pour Fès, alors célèbre cité de la science avec notamment sa fameuse Université-Mosquée Qarawiyyin.




Cette ville était aussi le lieu de rencontre de grands maîtres et saints que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) entreprit de visiter, afin de profiter de leurs enseignements spirituels et de leurs bénédictions (baraka).




Chaque jour sa science augmentait, recueillie auprès des docteurs de l'Université, il obtint ainsi tous les diplômes lui conférant le droit d'enseigner toutes les sciences connues des musulmans de cette époque, mais sa soif ne fut pas étanchée pour autant. Ses efforts, sa crainte d'Allah, sa modestie, son amour pour le vrai et son aversion du faux imposaient le respect de tous.




Un jour il rencontra un Cheikh faisant partie des gens dotés du dévoilement (KACHF) et qui l'incita à retourner dans sa ville natale, ce qu'il fit. Sur la route il s'arrêta à diverses Zaouiya et rencontra de nombreux hommes de Dieu. Après 'Aïn Madhi, il se rendit à Abiod sidi Cheikh où il demeura quelque temps auprès de Sidi Cheikh Ben-Eddin (qu’Allah l’agrée) (5 années) puis il partit vers Tlemcen en l'an 1767/68 (1181 H) alors âgé de 31 ans et où il professa plusieurs années.




Il y fut aimé et respecté par ses savants pour sa grande science et sa sagesse, et à ceux qui l'interrogèrent sur l'identité du grand érudit par qui il aurait appris un si large savoir, il leur révélait : « Ce savoir je ne l'ai pas reçu d'une seule personne, mais de tous ceux que je rencontrais ».




Durant toutes ces années qui se sont écoulées, Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s'est affilié à plusieurs voies (6 voies) et a rencontré de grands Wali. Parmi ces voies il y a celle du Pôle Maulana Taïeb ibn Mohamed (qu’Allah l’agrée) (m.1180), la voie de Sidi Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée) qu'il prit à Fès, la Tariqa Nassriya qu'il prit auprès du Wali Sidi Mohamed ibn Abdallah Tazani (qu’Allah l’agrée), puis il y eu la voie du Pôle sidi Ahmed El Habib ibn Mohamed (qu’Allah l’agrée) (m.1165) connu sous l'appellation El Ghamary Sejelmassi.




D'ailleurs, ce grand Pôle, après sa mort, vint voir Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en songe et lui donna un Nom à évoquer. Il prit aussi du Wali le Malamati Sidi Ahmed Tawachi (qu’Allah l’agrée) (m.1204), celui-ci lui transmis un Nom et lui dit : « Il te faut la retraite (khalwa), la solitude (El wahda) et le Dhikr et patiente jusqu'à ce qu'Allah t'ouvre, car tu vas avoir une station immense ».




Mais cela n'arrangeait pas Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) alors Sidi Ahmed Tawachi (qu’Allah l’agrée) lui dit : « Attache-toi à ce Dhikr et sois-y constant sans retraite ni solitude, Allah t'ouvrira dans cette situation ».




Une fois assimilés les enseignements et secrets des grands maîtres qu'il rencontrait et atteint les degrés spirituels escomptés, cette soif et ce désir d'Allah qui l'habitaient le poussaient toujours plus loin.




Certains grands saints lui annonçaient qu'il atteindrait des degrés auxquels il ne s'attendait pas, ainsi, il rencontra le grand Wali doté du dévoilement Sidi Mohamed ibn el Hassan el Wanjali (qu’Allah l’agrée) (m.1185), qui lui affirma qu'il rejoindrait le degré du grand Cheikh et Pôle de son temps Sidi Abou el Hassan Chadhili (qu’Allah l’agrée) et lui révéla d'autres secrets.




Un jour aussi il rencontra à Fès le Wali Sidi Abdallah ibn Sidi 'Arbi ibn Ahmed de Aouled Ma'an el Andaloussi (qu’Allah l’agrée) (m.1188) qui après s'être entretenu avec lui clama par trois fois à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Allah saisis par ta main ! »




Une fois aussi Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) vit en rêve le grand Wali et Pôle de son temps, le Ghawth Sidi Abou Madian (qu’Allah l’agrée), dans une assemblée où il disait : « Celui qui me donne quelque chose je lui donnerai ce qu'il demande ».




Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « Je te donne quatre ``Mathaqil`` (unité de poids monétaire) et garantis-moi le Qotbaniya el 'Odhma ».




Il répondit : « Oui je te le garantis et tu ne mourras qu'après l'avoir eu ».




Ce qui confirma son rêve c'est qu'une autre fois Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) rencontra un homme connu par le fait qu'il voyait à l'état de veille des entités spirituelles (Rouhani), et ceux-ci l'informaient sur ce qu'il voulait. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui demanda : « J'ai caché quelque chose dans mon cœur, dis-moi ce que c'est ? ».




Lorsque l'homme interrogea les Rouhani, ils lui dirent que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) interroge à propos de la Qotbaniya.




L'homme constata une personne mystérieuse à côté des esprits spirituels qui leur dit : « Qui vous a permis de parler de ce sujet ? ». Ces esprits spirituels (Rouhani) lui répondirent alors : « C'est lui qui interroge sur cela ». La personne mystérieuse leur dit alors : « Cette Qotbaniya c'est moi qui lui ai garanti à Tlemcen avant son départ, il ne mourra pas sans l'avoir atteint, alors n'intervenez pas là-dessus ni vous, ni les autres ».




Cette personne n'était autre que Sidi Abou Madian le Ghawth (qu’Allah l’agrée). L'homme qui pouvait parler aux entités spirituelles (Rouhani) n'avait jamais vu Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) auparavant et il ne le connaissait pas.




Après de multiples efforts il sentit le besoin d'accomplir son pèlerinage, ce fut en 1772/73 (1186) alors âgé de 36 ans. Durant son voyage il rencontra d'autres grandes personnalités, tel que Sidi Mohamed ibn 'Abderrahman el Azhari (qu’Allah l’agrée) dans la région de Zwawa, près d'Alger, auprès de qui il prit la voie Khalwatiya, puis en arrivant en Tunisie où il rencontra le Wali Sidi Abdsamad Rahaoui (qu’Allah l’agrée).




Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en Tunisie qui lui dit : « Invoque pour obtenir la Connaissance ou ce que tu désires et moi je dirai Amin pour ta demande ».




Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) invoqua donc et le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) disait Amin, ensuite le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a récité la Sourate Wa Douha (Sourate 93) et lorsqu’il arriva au verset qui dit : « Ton Seigneur t’accordera certes ses faveurs et alors tu seras satisfait… » Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) fixa Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de son noble regard puis termina de réciter la Sourate.




Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) resta une année en Tunisie, entre la ville de Tunis et celle de Sousse. Il y enseigna diverses sciences ainsi que les Hikam d'Ibn 'Ata allah.




Devant l'étendue de sa science, l'émir du pays lui envoya un message lui demandant de s'installer à Tunis pour y enseigner la noble science et s'occuper des affaires religieuses, mettant à sa disposition une demeure, un salaire important et la célèbre université de Zaïtouna.




Lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut la lettre de l'émir il se tut, puis le lendemain il se sauva et prit le bateau pour Le Caire, en Égypte, avec la ferme intention de rencontrer le célèbre Wali, le Maître majestueux et le Connaissant parfait Sidi Mahmoud el Kourdiou (qu’Allah l’agrée) originaire d'Irak.




Lors de leur première rencontre, celui-ci dit à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Tu es aimé auprès d'Allah dans ce monde ainsi que dans l'au-delà ».




Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui demanda : « D'où te vient cela ? »




Sidi Mahmoud el Kourdiou (qu’Allah l’agrée) lui répondit : « D'Allah ! »




Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « Je t'ai vu alors que j'étais en Tunisie et je t'ai dit : Je suis entièrement en acier. Tu m'as répondu : Oui ! C'est ainsi et je vais transformer ton acier en or ».




Lorsque Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) raconta cela, Sidi Mahmoud (qu’Allah l’agrée) lui répondit : « Oui, c'est comme tu as vu ».




Quelques jours plus tard Sidi Mahmoud el Kourdiou (qu’Allah l’agrée) interrogea Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur ses ambitions, ce à quoi Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) répondit : « J'ambitionne d'accéder au degré des Pôles Suprêmes (El Qotbaniya el 'Oudhma) »




Le célèbre Maître lui affirma alors : « Ô Mon ami ! Le Très-Haut te réserve beaucoup plus que cela ».




Il finit par rejoindre la ville sainte de La Mecque et entra en contact avec ces hommes de Dieu, là aussi il fit une rencontre des plus capitales, celle du fameux Cheikh Sidi Ahmed Ibn Abdallah el Hindi (qu’Allah l’agrée) à qui il était interdit de rencontrer quiconque.




Il envoya donc une lettre à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), par l'intermédiaire de son serviteur, dans laquelle il lui annonça : « Tu es l'héritier de ma science, de mes secrets, de mes dons et de mes lumières ».




Lorsqu'il écrivit cela à Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), Sidi Ahmed ibn Abdallah el Hindi (qu’Allah l’agrée) déclara à son serviteur : « Il est celui que j'attendais et il est mon héritier ».




Ce à quoi son serviteur s'exclama : « Cela fait 18 ans que je suis à ton service et aujourd'hui il est venu un homme débarquant du Maghreb et tu me dis qu'il est ton héritier ».




Sidi 'Abdallah el Hindi (qu’Allah l’agrée) lui dévoila alors : « Je n'attendais que lui, et en cela je n'ai aucune part de décision, Allah choisi par sa Miséricorde qui Il veut, si j'avais eu une part de décision j'aurais alors choisi mon fils depuis longtemps ».




Il transmit ainsi à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) tout ce qu'il détenait en science, secret et lumière et rendit l'âme après lui avoir confié l'initiation de son fils unique.




Il lui annonça aussi sa rencontre imminente avec le grand saint et Pôle Suprême (Qotb Jami') Sidi Mohamed ibn Abdelkarim Samman (qu’Allah l’agrée) (m.1775). En effet, il le rencontra à Médine. Celui-ci le fit rentrer en retraite 3 jours et lui révéla les secrets et pouvoirs des grands hommes de Dieu.




Après Médine L'illuminée et la visite de la tombe du saint Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) rejoignit Le Caire et durant ce nouveau séjour Sidi Mahmoud el Kourdiyou (qu’Allah l’agrée) lui transmit la voie Khalwatiya, en lui délivrant le diplôme d'autorisation afin qu'il initie, éduque et forme ses disciples à cette voie.







Fath El Akbar – Naissance de la voie







Il rentra enfin au Maghreb, passa et s'arrêta dans certaines villes pour aller ensuite s'isoler dans le désert algérien (départ de Tlemcen en 1196), dans les villages de Chellala (1196 à 1199) et Boussemghoune (1199 à 1213).




C'est dans le village de Boussemghoune justement que Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) eu sa grande ouverture (FATH EL AKBAR) : en effet alors âgé de 46 ans (1196) lors de sa retraite spirituelle, en pleine journée vint à lui le Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à l’état de veille qui lui annonça :




« Je suis désormais ton initiateur, ton Maître, aucun être humain ne prétendra être ton initiateur. Il te faut en conséquence abandonner tout ce que tu as pris de l’ensemble des voies précédemment, personne n'aura de reproche à te faire, car c'est moi qui serai ton intermédiaire auprès d'Allah et aussi ton aide ».




Il devint donc le dépositaire de la voie spirituelle du Prophète lui-même (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), voie qui renferme en elle toutes les autres voies ; C'est la Tariqa Ahmediya, Mohamediya, Ibrahimiya, Hanifiya qui renferme des grâces énormes jamais obtenues par toutes les autres voies, tout comme la communauté de Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a des grâces qui n'ont jamais été obtenues par toutes les autres communautés avant l'Islam. Les vertus attachées à la voie du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et à son Khalife Sidi Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sont innombrables.




Ainsi, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) enseigna son Ouird à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et lui dicta les conditions que comportait sa voie. Il lui dit, entre autres conseils personnels à lui :




« Maintiens-toi dans cette Tariqa sans te retirer du monde, ni cesser d’être en relation avec les hommes jusqu'à ce que tu atteignes la station spirituelle qui t'es promise, tout en gardant ton état, sans grande gêne, ni difficulté, ni effort cultuel excessif, renonce désormais à tous les saints ».




Il reçut d'année en année l'initiation directe du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ainsi que l'ordre et l'autorisation d'appeler les gens à cette voie. S'ensuivit alors une période de propagation qui dura 13 ans dans cette région, les gens affluant de multiples contrées pour tirer profit de sa Baraka et prendre de ce que lui avait confié le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).




Cet ordre prit une expansion considérable en très peu de temps, et cela attisa la jalousie et l'inquiétude des autorités turques de l'époque. Et là encore, le destin de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) allait ressembler une fois de plus à celui du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).




Tout comme le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dû s'exiler de La Mecque à Médine, Seïdina (qu’Allah l’agrée) a dû le faire de Boussemghoune à Fès (départ d'Abi Semghoune le 17 Rabi'Awwal 1213 ; Arrivée à Fès le 6 Rabi'Thani 1213).




De là-bas, depuis sa demeure, il s'occupe de l'initiation et de l'éducation de ses disciples leur enseignant et expliquant le Coran et la tradition du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à ses élèves toujours de plus en plus nombreux.




Très vite, la vaste étendue de son savoir particulier, la profondeur de ses enseignements et la manifestation de ses prodiges authentiques vont conquérir toujours de plus en plus de cœurs, parmi lesquels on trouve un nombre impressionnant de savants érudits, de Walis parfaits et de maîtres spirituels. Beaucoup étaient de la noble descendance de notre Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).







Qoutbaniya El Oudhma

Accession au rang suprême de sceau de la Sainteté







Ainsi, depuis sa rencontre avec l'envoyé d'Allah (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à Boussemghoune, il ne cessa de suivre ses enseignements et ses éducations tout au long de ces années, et au fur et à mesure des évènements, jusqu'au jour tant annoncé, et tant prédit au cours de sa vie où il fut hissé au rang suprême de la Qoutbaniya el 'Oudhma au mois de Mouharam de l'année 1214 (à 'Arafat par le biais d’un prodige).




Il atteint deux stations uniques dans la hiérarchie spirituelle des saints, celle de la Khatmiya (Le Sceau des saints : il clôture pour toujours les degrés de sainteté) et celle de la Katmiya (Le Pôle caché : station spirituelle connue seulement d'Allah et de son Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) atteint le 18 du mois de Safar, il est l'intermédiaire spirituel entre les Prophètes (sur eux la paix) et l'ensemble des Walis (qu’Allah les agrée)).




À ce sujet, le poète a dit :




Le message a été clôturé par notre très saint Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui)




Et la sainteté a été clôturée par Cheikh Ahmed Tidjani (qu’Allah l’agrée)




Ce qu’on veut faire comprendre ici c’est la suprême sainteté unique




Quant au Pôle de la sainteté commune il existera toujours au fil du Temps,




Par la pure faveur de notre Glorieux Seigneur.




Il est ainsi tout en haut de l'échelle de la sainteté et n'a au-dessus de lui que les Prophètes (sur eux la paix) et les compagnons (qu’Allah les agrée) de notre généreux Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Il est le Pôle caché qui sera dévoilé au jour du Jugement Dernier par une voix qui clamera : « Ô Gens du rassemblement ! Voici votre guide par lequel vous étiez irrigués depuis le début de la création jusqu’à maintenant ».




Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a révélé : « Le maître de l'existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m'a informé de vive voix que je suis le Pôle caché, cela à l'état de veille et non en rêve ».




Il a expliqué aussi en ces termes le rôle du Pôle caché : « Tout saint ne boit et n'est abreuvé que de notre océan depuis la création jusqu'au jour où on soufflera sur la Trompe du Jugement dernier ».




Il a dit aussi : « Tous les flux qui émanent du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) sont recueillis par les essences des prophètes (sur eux la paix) et tout ce qui émane et surgit de leurs essences sont recueillies par mon essence et de moi cela se départage sur l’ensemble des créatures depuis le commencement du monde jusqu’au jour où on soufflera sur la Trompe du Jour Dernier, et j’ai des sciences par lesquelles j’ai été particularisé entre le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et moi sans intermédiaire ».




Ces paroles ont été prononcées dans l'intention de permettre au disciple de comprendre l'importance et la valeur des grâces qu'Allah a fournies au détenteur de ce degré spirituel, jamais atteint par aucun saint, et ainsi d'être reconnaissant envers Allah.




Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a dit : « [...] et quant aux bienfaits de ton Seigneur raconte-les ».




C'est à ce même titre que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait dit :




« J'étais déjà prophète alors qu'Adam était entre l'eau et l'argile ».




Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait dit aussi :




« Je serai le premier à être ressuscité le jour de la résurrection, je serai l'orateur lorsque les ressuscités seront rassemblés, et l'annonciateur de la bonne nouvelle lorsqu'ils auront perdu espoir. Je détiens la bannière de la louange de Dieu, sans prétention, je serai le premier à demander et à obtenir l'intercession, je serai le premier à frapper à la porte du Paradis et à y être autorisé à entrer, et j'y entrerai avec les croyants pauvres, je suis le plus méritant parmi tous les enfants d'Adam auprès de mon Seigneur, sans prétention ».




Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait dit : « Mes deux pieds que voici sont sur la nuque de chaque Wali ».




Sidi Mohamed el Ghali (qu’Allah l’agrée), un éminent compagnon de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), lui fit remarquer que Sidi Abdelqader Djilani (qu’Allah l’agrée) avait dit une parole presque similaire, il lui répondit : « Il avait parfaitement raison, mais il ne parlait que des Wali de son époque, quant à moi, je dis que mes deux pieds que voici n'ont jamais cessé d'être sur la nuque de chaque Wali ».




Sidi Mohamed el Ghali (qu’Allah l’agrée) avait dit au sujet du rôle et du degré de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « C'est par son intermédiaire que tous les saints, sans en avoir conscience, reçoivent l'influx des Prophètes (sur eux la paix) ».




Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) quitta ce monde terrestre le jeudi 17 Chawal 1230 à l'âge de 80 ans. Après avoir accompli la prière du Soubh il s'allongea sur le côté, demanda un verre d'eau qu'il but, puis son esprit agrée quitta son corps béni.




Il fut enterré dans le jardin qui juxtaposait les murs de la Zaouiya bénie de Fès, par la suite, au fur et à mesure de son agrandissement cette parcelle fut incluse dans les murs de la Zaouiya (début de la construction à partir de 1215) et depuis son départ la lumière qu'il hérita du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ne cesse de se propager.







Portrait de Seïdina Ahmed Tidjani

(Qu’Allah sanctifie son précieux secret)







Les traits fins de son visage radieux, d'un blanc rosé, son allure princière, bien qu'il soit le plus humble, marquent en lui sa haute lignée.




Imitant le prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dans tous les actes et conditions, sa barbe, filée de poils gris resplendissant, faisait jaillir de lui une lumière mystérieuse.




Riche par Dieu, ne demandant rien à personne, il fut honoré de grâce qui faisait qu'il ne comptait que sur Dieu.




Il dévoila ce qui est permis et cacha ce qui pouvait perturber l'esprit. Par Taha, son maître et compagnon, tel le soleil et la lune, nul ne pourrait plus séparer ces deux sceaux de la même famille pour l'amour qu'ils avaient pour Lui.




Le pauvre esclave en Allah, Mohamed El Mansour El Mohieddine Tidjani, qu'Allah le préserve

Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe




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