Mais pénétrons dans la ville de Tlemsan (Tlimiçan), cette vieille et illustre cité, la capitale de tant de dynasties, celle qui a été chantée par tous les poètes, et dont Yahya-Ibn- Khaldoun a dit : « Tlemsan est une cité dont la vue fascine l’esprit, dont la beauté séduit les coeurs ! Ceux qui veulent la célébrer ne sont pas embarrassés pour trouver des sujets de louanges ; aussi a-t-elle été longuement chantée, et a-telle fourni matière à des poésies charmantes et suaves. »
Tlemean, dont l’émir poète El-Hadj-Abd-el-Kader a écrit : « En me voyant, Tlemsan m’a donné sa main à baiser. Je l’aime comme l’enfant aime le coeur de sa mère ! J’enlevai le voile qui couvrait son long visage, et je palpitai de bonheur : ses joues étaient rouges comme un charbon ardent...
Tlemsan a eu des maîtres, mais elle ne leur a montré que de l’indifférence ; elle baissait ses beaux et longs cils, en détournant la tête. A moi seul elle a souri, et m’a rendu le plus heureux des sultans ! Je l’ai tenue par le grain de beauté qu’elle avait sur une joue, et elle m’a dit : « Donne-moi un baiser, et ferme-moi la bouche avec la tienne ! »
Tlemsan était autrefois un foyer de lumières ; ses rois aimaient les sciences et les lettres. Elle eut aussi des saints en grand nombre ; mais nous ne nous occuperons que de deux des plus illustres, auxquels la légende a attribué des faits merveilleux, et la vénération publique des mosquées dignes de leur célébrité religieuse. Nous voulons parler de Sidi El-Haloui, dont le tombeau est situé en dehors de la ville, au bas de la porte de Ziri, et de Sidi Abou-Medyan, dont les restes mortels ont été déposés à El-Eubbad, village indigène situé à une demi-heure de marche au sud-est de Tlemsan.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/07/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : LE COLONEL C. TRUMELET, Éditeur : ALGER, Librairie Adolphe Jourdan, 1892.
Source : www.algerie-ancienne.com