Sid-Ali Nait-Kaci revient à ses premières amours Quatre chansons dans le vent

Publié le 17.03.2024 dans le quotidien l’Expression

Sid-Ali s’occupa de tout, y compris de l’enregistrement, de la com. et du packaging, jusqu’à aller faire la promo auprès de Kateb Yacine…

Des pépites et des mélodies qui nous réconcilient avec les paysages et les berceuses du Djurdjura, avec le benjoin, l'encens et le doux parfum des traditions ancestrales. Sid-Ali fut l'initiateur du célèbre album éponyme «Tachemlit», un florilège fleurant bon la lavande et le romarin, et qui avait réuni, dans un même bouquet, quelques-uns des titres -phares de la chanson kabyle, dont le fameux Sandou d'Idir. C'est comme si une fée s'était penchée sur le berceau de ce nouveau-né, puisque cette chanson allait vite tracer son chemin et conquérir, comme un météore, les coeurs des mélomanes dans les cinq continents, aux côtés d'un autre titre, non moins emblématique: Vava inouva.

Dans la même équipe, on retrouvait des chanteurs pleins de promesses comme Madjahed Hamid ou bien encore le grand Meziane Rachid. Sid-Ali s'occupa de tout, y compris de l'enregistrement, de la com. et du packaging, jusqu'à aller faire la promo auprès de Kateb Yacine, lequel, séduit par le projet, n'hésita pas à parler des «maquisards de la chanson».

Cet album, fut immédiatement un succès retentissant, mais contre toute attente, Sid-Ali, qui a la musique dans le sang, a rangé sa guitare et s'est consacré, des décennies durant, à produire et animer des émissions radiophoniques, notamment en compagnie de Saïd Hilmi, sur les ondes de la chaine 2, tout en écrivant des pièces de théâtre, un genre dans lequel il est passé maitre.

En fait, l'artiste a plusieurs casquettes et plusieurs cordes à son arc: musicien, poète, dramaturge, comédien, et animateur, transformant en or tout ce qu'il touche. Ce qui fait de lui un homme aux multiples facettes. Depuis l'ouverture de la chaîne TV4, cet homme de radio est devenu un homme de télévision, ajoutant l'image à la parole. Son apport est inestimable, puisque ses séries ont enrichi une grille des programmes de la plus belle des manières. Après quelques séries comiques, comme «Ahlil-ahlil», ou bien «boutqordach», il est passé au genre dramatique, se montrant aussi à l'aise dans l'action et l'analyse des sentiments humains, donnant libre cours à sa créativité. Des feuilletons comme Tinifift ou bien tayri tixides ont définitivement façonné le paysage audiovisuel en langue kabyle.
Les responsables de la chaine TV4 savent qu'ils ne peuvent pas faire l'impasse sur les scénarios de Sid-Ali Nait Kaci. Quant aux téléspectateurs, surtout ceux des montagnes, ils attendent ses nouvelles productions avec impatience, appréciant à leur juste valeur, ses intrigues bien ficelées, ses réparties bien envoyées, ses dialogues ciselés par un vrai joaillier. Et puis voilà que contre toute attente, Sid-Ali fait un saut dans le passé, et nous offre un album de quatre nouvelles chansons, et un clip.
Quatre titres qui vont faire mouche. Mais surtout le clip, qui raconte l'histoire de trois frères, a réuni, dans un même plateau, plusieurs des stars des feuilletons kabyles, ceux-là et celles-là même qui ont l'habitude de camper avec brio des rôles dans les feuilletons scénarisés par Sid-Ali Nait Kaci.

Kamel BOUDJADI