' Secrétaire d'Etat chargé des Statistiques au séminaire consacré au recensement économique. Le recensement économique est une opération lourde nécessitant de la patience ainsi que la synergie de tout le monde. Seulement, pour que les résultats de celle-ci soient pérennes, elle doit être reliée impérativement en aval par des mesures, notamment un système d'identification unique, au lieu de plusieurs fichiers (CASNOS, CNAS') et surtout un répertoire national des entreprises nationales pour parvenir à une meilleure visibilité du tissu économique national. C'est la condition qu'a posée, hier, un cadre du ministère de la Prospective et des Statistiques, lors de son intervention au séminaire régional d'explication et de sensibilisation du recensement économique qui s'est tenu à l'Ecole nationale des impôts de Koléa. L'importance que revêt ce recensement dans l'économie nationale a été, en effet, mise en valeur par M. Sid-Ali Boukrami, le secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Prospective et des Statistiques chargé des statistiques, au cours de son allocution d'ouverture des travaux de la journée en présence des responsables administratifs des wilayas du centre du pays ainsi que les représentants des institutions publiques économiques et les entreprises.Dans cet ordre d'idées, le membre du gouvernement a posé une problématique de taille, dont la résolution contribuera grandement à la consolidation de l'économie nationale. En l'occurrence : comment outiller l'administration économique pour qu'elle soit au service des acteurs économiques et réponde efficacement à leurs attentes' Résoudre cette équation débouchera inéluctablement à une meilleure vision du champ économique et l'établissement d'une confiance solide entre tous les intervenants dans cette sphère y compris les investisseurs.Dans son intervention et pour mieux cerner la question, M. Sid-Ali Boukrami a tenu à donner un aperçu sur l'environnement structurel, événementiel et historique de l'économie nationale, tout en identifiant les grands axes des contraintes qu'elle rencontre. «On peut énumérer trois grandes contraintes à ce niveau. La première est relative aux principes mêmes de l'économie, la seconde est liée aux tendances lourdes de l'économie et la dernière enfin est inhérente à l'environnement économique mondial actuel», énumère-t-il. POUVOIR NÉGOCIER EN POSITION DE FORCEAinsi donc, le principe premier de la politique économique s'exprime par la volonté de préserver une marge de manœuvre, autrement dit une indépendance pour pouvoir négocier en position de force. Ce principe légitime qui renforce à plus forte raison la souveraineté nationale s'est traduit sur le terrain par des mesures importantes décidées par les plus hautes autorités de l'Etat. «Pratiquement, la dette extérieure est proche du zéro, le Fonds de régulation de recettes est à 60 milliards de dollars et les réserves de change ont atteint les 148 milliards de dinars», rappel- le secrétaire d'Etat qui, pour mieux apprécier les conséquences de ces mesures, a rappelé aux participants l'épisode noir de 1994, lorsque l'Algérie a procédé à la mise en œuvre du plan d'ajustement structurel imposé par le FMI.Un plan qui a été précédé par une déstructuration forcée du tissu économique national. «Outre le souci d'avoir une marge de manœuvre, l'embellie financière dont dispose l'Algérie est aussi une protection pour les générations futures», ajoutera-t-il à ce propos. Concernant les tendances lourdes de l'économie, autrement dit, les dépenses publiques et la relation investissements publics/croissance, le secrétaire d'Etat a révélé qu'en 1991 la fiscalité pétrolière représentait plus de 50% des ressources financières de l'Etat et en 2008 ce ratio est passé à 78%. L'APPORT DU SECTEUR PRIVÉ DANS L'ÉCONOMIE NATIONALE EST POUR L'INSTANT MINIMEToutefois, ce dernier a remarqué qu'actuellement l'investissement privé est de seulement un milliard de dollars. «L'apport du secteur privé dans l'économie nationale est pour l'instant minime. En conséquence et du moins à court terme la seule alternative pour soutenir l'économie est indéniablement l'investissement public. A titre d'exemple, en 1999/2000 lorsqu'il était question de lancer le grand projet de l'autoroute est-ouest, aucun investisseur privé ne s'est manifesté. Deux ans après, l'Etat a pris la décision de recourir à des investissements publics. Même cas pour les centrales électriques», souligne-t-il. S'agissant de la relation investissements publiques et croissance qui est pour cette année de 3,8%, le membre du gouvernement a reconnu que celle-ci reste en deçà des attentes. Toujours sur le registre des indicateurs, ce dernier a confié aussi que la productivité du travail a stagné. La dernière contrainte relative à l'environnement économique mondial, M. Sid-Ali Boukrami a qualifié celui-ci de confus et incertain. «Actuellement, il y a une redistribution des cartes dans la sphère économique mondiale, ce qui la rend en conséquence incertaine. DÉCIDER AUJOURD'HUI EN SE BASANT SUR LES INFORMATIONS DE DEMAINPour pallier ce bouleversement, il faut donc, d'une part, développer le domaine de la prospective, c'est-à-dire décider aujourd'hui en se basant sur les informations de demain, et de l'autre prendre des mesures adéquates dans l'optique de mieux se positionner sur l'échiquier mondial», dira-t-il. A ce propos, il a souligné que l'Algérie est un pays pionnier dans le domaine de la prospective. Pour étayer ses propos, il a cité comme exemple, le lancement du projet Gazoduc vers l'Italie en 1980 et a la liquéfaction du gaz en 1979-1980. «Mieux encore, en 1986 avec la loi sur les hydrocarbures ouvrant la voie à la concession, en dépit qu'elle était à cette époque une réforme impopulaire, elle a permis de renforcer les potentialités nationales dans le domaine de l'exploration.En outre, les réserves prouvées actuellement sont pratiquement identiques à ceux de 1970.C'est vous dire l'importance de la prospective», ajoute-t-il. L'autre importante réforme citée par ce dernier est la décision prise par le président de la République en 2008 de protéger l'économie nationale (préférence nationale). Celle-ci s'est traduite par l'insertion de mesures nouvelles en ce sens dans les lois de finance de ces dernières années.«Les mesures et autres réformes conçues par le gouvernement visent des objectifs, certes ambitieux, mais quantifiés.C'est le cas pour l'industrie où on projette à court terme (2014) de parvenir à un taux de 10% du PIB contre 6% actuellement. Idem pour le taux d'activité qui est présentement de 42% de la population active. Ce ratio sera graduellement augmenté jusqu'à atteindre les 55% à l'horizon 2030. En somme, tous les secteurs influents sur le PIB bénéficieront de l'entière attention des services de l'Etat, notamment par le truchement de stratégies et de réformes adaptées», promet-il.
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Posté Le : 08/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amirouche Lebbal.
Source : www.horizons.com