Algérie

Siala affirme dans une interview à Jeune Afrique : En Libye, " Il n'existe pas d'esclaves "



Voici que se sont passés deux mois et demi après la diffusion par la chaîne CNN d'un reportage montrant des migrants clandestins réduits en esclavage, une vidéo qui a provoqué une colère mondiale, où des gouvernements et des organisations non gouvernementales ont demandé des explications de la part de la Libye.Dans une interview accordée à Jeune Afrique en marge du 30eme sommet d'Addis Abeba, le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala, a commenté ces actes qui ont suscité une indignation mondiale. Il a aussi fait le point sur le règlement de la crise libyenne. Répondant à une question sur le report d'une réunion du comité de haut niveau de l'UA sur la Libye qui devait avoir lieu lundi , le ministre libyen des Affaires étrangères a indiqué qu'elle n'a pas pu se tenir parce que certains chefs d'Etat devaient quitter Addis Abeba. Mais le président du Comité, Denis Sassou Nguessou, a présenté un rapport sur la situation en Libye au Sommet. De notre côté, nous avons informé les chefs d'Etat de la situation sur le terrain, de l'amélioration du climat sécuritaire et économique et des préparatifs aux élections législatives et présidentielles ainsi que du référendum visant à doter la Libye d'une nouvelle Constitution, a déclaré le responsable.

L'esclavage est un crime
Commentant la réaction de la Libye, a propos du sujet de l'esclavage où ce pays a été vivement critiqué, en novembre, ,M. Siala a déclaré : " Nous avons aussitôt condamné ces scènes et ouvert une enquête judiciaire pour identifier les criminels et les punir. Mais, pour nous, ce reportage n'est pas fiable tant que les actes qui y figurent n'ont pas encore été authentifiés. Il faut attendre l'enquête de la justice libyenne pour en juger ".
" Si jamais ces crimes se confirment, leurs auteurs seront sanctionnés. Dans nos lois, l'esclavage est un crime. Il ne fait partie ni de notre religion musulmane, ni de notre culture. Par conséquent, il n'existe pas d'esclaves en Libye, peut-être des mafias qui exploitent la détresse de ces migrants pour les revendre à d'autres mafias, mais les libyens ne sont pas des esclavagistes ", a poursuivi le ministre, tout en ajoutant que les résultats de l'enquête seront prêts dans un mois, et les criminels seront identifiés et ensuite jugés.

Le pouvoir ne se limite pas à Tripoli
Ainsi, le ministre, et toujours lors de cette interview a fait savoir qu'il y a quelques jours, ses autorités ont pu arrêter les membres d'un gang armé qui avait atrocement torturé des migrants soudanais, tout en ajoutant qu'elles ont pu accéder à leur lieu de détention, à 500 kilomètres de Tripoli, dans le village de Qadahiya, près de Syrte, et ont libéré les migrants qui s'y trouvaient. " Cela montre que notre pouvoir ne se limite pas à Tripoli comme disent certains ou que la situation nous échappe. Les membres de ce gang ont été capturés et ils seront traduits en justice ", a déclaré le responsable libyen. A propos du rapatriement des migrants, M.Siala, a rappelé qu'il a été décidé lors du sommet UA-UE à Abidjan, sur une initiative du président français, Emmanuel Macron. La partie libyenne s'est entretenue avec les chefs d'Etat africains et européens. Ils ont demandé à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de superviser cette opération que l'UE a bien voulu financer. " Pour notre part, nous avons reçu la visite de responsables africains, dont le ministre des Affaires étrangères nigérien, qui voulaient s'assurer eux-même du démarrage du rapatriement " a annoncé le ministre.

Certains pays ne voulaient pas accueillir leurs ressortissants
Evoquant les problèmes qu'a connu son pays dans cette opération, le chef de la diplomatie libyenne a indiqué qu'u départ, le problème rencontré est que certains pays d'origine ne voulaient pas accueillir leurs ressortissants. Mais les choses ont évolué. Plus de 9000 migrants clandestins sont retournés chez eux (lors de ce sommet, le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, avait, quant à lui, parlé de 13.000 migrants rapatriés, ndlr).
Dans les centres de détention qui sont directement sous notre contrôle (Il y en a d'autres qui sont contrôlés par les milices), on a recensé plus de 25 000 migrants. Mais l'ensemble des migrants en Libye dépasse les 750 000, a poursuivi le ministre.
Concernant les élections législatives et présidentielles demandées par l'ONU , le responsable libyen a indiqué que la Commission électorale a été dotée des moyens nécessaires et elle a commencé son travail. Jusqu'à maintenant, près de 2 millions de Libyens se sont inscrits aux listes électorales. Et le nombre continue d'augmenter.
En même temps, le Parlement libyen va adopter les deux projets de loi : le premier est relatif aux élections législatives et présidentielle et le deuxième sur l'organisation d'un référendum en vue d'une nouvelle Constitution. Si tout va bien, nous espérons tenir ces deux échéances cette année.
Rappelons que le 30e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) a clôturé ses travaux le lundi 29 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie. Si le projet de réforme de l'organisation piloté par le Rwandais Paul Kagame a été au centre des débats, d'autres sujets non moins importants ont été abordés. Parmi ces derniers, la question libyenne, qui devait faire l'objet d'une réunion du Comité de haut niveau de l'UA, dirigé par le président congolais, Denis Sassou Nguesso.
Prévue lundi, la réunion a été finalement reportée, mais le président congolais a quand même présenté son rapport. Il a appelé ses pairs africains à renforcer le rôle de l'UA dans la résolution du conflit libyen et à prendre une position commune sur le thème de la migration


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