Algérie

« Si vous voulez le changement, faites-le ! »


Le discours de Bouteflika à Arzew aura été historique à plus d'un titre. Pour peu que les bonnes volontés se manifestent, il pourrait constituer une véritable feuille de route pour mieux installer l'après-10 mai. Certains points de ce discours ont retenu l'attention des observateurs présents à Oran. En premier, la comparaison entre l'étape qui a précédé le 1er Novembre 54 et celle que nous vivons, actuellement. Les deux se caractérisent par une grande complexité et une agressivité extérieure sans égale. La première étape, qui a exigé des Algériens beaucoup d'efforts, d'intelligence et de sacrifices, a été fondatrice en accouchant de la première république algérienne, indépendante et souveraine. La seconde étape, celle que nous subissons aujourd'hui plus que nous la vivons, celle qui est imposée par des « printemps arabes » parfois vrais, parfois préfabriqués, peut également, si nous la négocions, nous-mêmes avec nos propres atouts, les mêmes que ceux mis au service de l'Indépendance, être, elle aussi, fondatrice du renouvellement de la République, en la dotant d'une vraie justice, d'une vraie démocratie et d'une justice sociale, derrière laquelle courent, presque vainement, tous ceux qui sont appelés à aller donner leurs voix le 10 mai... C'est en tout cas, ce qu'a laissé entendre, à demi-mot, le chef de l'Etat qui n'a pas fait dans la surenchère politique, mais, plutôt, dans l'éveil des consciences face aux adversités qui se profilent à l'horizon. En second lieu, ce qui a étonné les observateurs, mêmes ceux de « l'opposition », c'est le fait que ce soit le premier responsable de l'Etat, lui-même, qui évoque l'impératif de changement. C'est une première pour un pays arabe et africain. Ce changement, Bouteflika l'aura déclamé de mille et une façons. En évoquant un passage dans le Saint Coran : « Dieu ne change pas le destin des hommes avant qu'ils ne décident, eux-mêmes, de se changer ». En rappelant que les législatives du 10 mai seront différentes de toutes que le pays a connues. En recommandant une participation populaire massive et le rejet de l'abstention : « Si vous n'allez pas voter ou si vous votez mal, vous laisserez la porte ouverte à ceux qui se préparent à voler votre destin ». Bref, Bouteflika a, surtout, expliqué les ressorts de notre environnement géopolitique, rappelé pourquoi l'Algérie refuse toute ingérence étrangère. Il a expliqué ce qu'on doit faire pour réaliser un changement fondamental, tout en préservant le pays et les hommes des turpitudes et de la voracité étrangères. Bouteflika a dit tout ceci avec sérénité. Sans velléité de tutorat. Sans prendre position pour aucun parti, pour aucun camp. Laissant la liberté aux citoyens de décider de ce qu'ils veulent. Il s'agissait tout simplement de responsabiliser les citoyens en les mettant en face d'eux-mêmes. Et de la réalité du monde : « Si vous voulez le changement, faites-le ! Mais dans la paix, la sérénité et avec responsabilité ! » Quoi de mieux que cette petite phrase pour dire la profonde teneur du discours d'Arzew.
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