Algérie

Si "Mezmez" m'était conté



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Un technicien hors pair qui a marqué le football algérienL'un des plus authentiques et talentueux attaquants algériens de l'après-indépendance, nous a quittés le 2 mai dernier suite à un long combat contre la maladie.Rappelé à Dieu à l'âge de 74 ans, le désormais regretté Abderrahmane Meziani, a rejoint à son tour la longue liste des défunts footballeurs algériens qui avaient tous de leur vivant, profondément marqué de leur talent le football national. Celui qui avait fait les beaux jours de l'USM Alger, et surtout souvent figuré en tête des joueurs usmistes qui avaient donné tant de joie au club phare de Soustara, notamment durant les années 1960-1970, a fini par rendre l'âme, après une dizaine d'années de combat contre la maladie qui l'avait frappé de plein fouet en 2006. Dix longues années de lutte et de survie contre la mort, et qui ont finalement pris fin selon la volonté du Tout-Puissant, une semaine exactement avant le début du mois sacré du mois du Ramadhan. Abderrahmane Meziani a quitté ce monde au moment où l'USM Alger venait tout juste de remporter son 7ème titre de champion d'Algérie 2015-2016, soit 53 années exactement après ce fameux premier titre national que les Rouge et Noir avaient glané face au Mouloudia d'Alger. Ce même MCA avec lequel Abderrahmane Meziani avait effectué ses tout premiers pas en minimes, une année après le déclenchement de la guerre de libération, avant d'opter successivement pour l'ASPTT Alger et le légendaire club de St-Eugène, l'ASSE, aujourd'hui disparu. St-Eugène et son légendaire stade, aujourd'hui Omar Hammadi de Bologhine, allaient devenir après l'indépendance le théâtre privilégié, et surtout le témoin vivant de celui qui allait durant plus d'une dizaine d'années, «emballer» et forcer l'admiration du public usmiste de l'époque.Une technique exceptionnelleL'ex-stade de St-Eugène qui était à l'époque en tuf, comme cela était le cas dans la quasi majorité des stades de football algériens, allait vivre des moments incomparables, et devenir le terrain de tant de «batailles» algéroises, sur lequel celui que tous les usmistes allaient surnommer «Mezmez». Un talentueux attaquant dans la pure tradition que ses nombreux rivaux de l'époque, avaient pour noms Zoubir Aouedj, Boualem Amirouche, Driss Kolli, et notamment un certain Hacène Lalmas. Meziani qui portait le dossard n°10, à l'instar des meilleurs footballeurs d'une époque désormais complètement révolue, à l'image de l'incomparable Brésilien Pelé, possédait un dribble totalement déroutant et imprévisible sur le front de l'attaque usmiste. Un joueur exceptionnel par sa technique en mouvement au sein d'une équipe algéroise qui privilégiait souvent le vrai beau jeu fait de gestes instinctifs. A l'USMA des années 1960-1970, le défunt «Mezmez» évoluait à l'époque aux côtés d'une armada de footballeurs très techniques, et pour la plupart d'entre eux très talentueux qui avaient pour noms Djamel El Okbi comme dernier rempart emblématique, Oulkhiar, Madani, Zemmour, Belbekri, Debbah, Guitoun, Saâdi, Djermane, Tchalabi, Bernaoui, et autres Mouldi Aïssaoui. Abderahmane Meziani qui avait été «pisté» sous les couleurs de l'ASSE par un entraîneur du nom d'Iziou, celui-là même qui avait grandement contribué à l'éclosion de la classe du défunt portier El Okbi, respirait le vrai football, tant prisé par les Algériens. Un authentique artiste du ballon rond qui avait tant de fois soulevé les foules algéroises, et même forcé admiration et respect dans la plupart des stades d'Algérie, de l'après-indépendance. De l'Est à l'Ouest, en passant par le centre, la seule évocation du nom de Abderrahmane Meziani, rimait systématiquement avec le beau jeu de l'USM Alger, et que le défunt chantre du châabi Hadj El Hachemi Guerrouabi, avait de son vivant «immortalisé» dans une chanson que tous les usmistes continuent d'entonner aujourd'hui. Mais «Mezmez», c'est aussi toutes ces finales de coupe d'Algérie, perdues combien de fois, notamment face au grand Chabab de l'époque. D'authentiques batailles livrées à l'époque contre l'ogre belouizdadi, et qui ont souvent marqué la carrière du regretté Meziani. Celui qui avait fini par dire un jour, notamment au terme de cette finale perdue en juin 1972 contre l'USM Annaba, dans un grand stade flambant neuf du 5-Juillet, que «décidément Dame Coupe ne voulait pas du tout des Rouge et Noir de Soustara», n'a jamais effectivement eu le grand privilège de brandir le trophée populaire. Du vivant de «Mezmez», pour tous les usmistes la double confrontation finale USMA-CRB qui s'était déroulée en 1969 au stade du 20-Août 1955, aura «marqué» l'histoire de Meziani et des gars de Soustara.Un homme humbleCelui qui avait porté les couleurs de l'EN à une époque où la concurrence faisait terriblement rage, tant les grands attaquants étaient légion, n'a jamais, au grand jamais, fait parler de lui, ni moins «défrayé» une seule fois la chronique de l'époque. «Mezmez» préférait plutôt faire parler de lui sur un terrain de football. Un joueur exemplaire à tous points de vue, et fils d'une famille algéroise dans la pure tradition. Le défunt Abderahmane Meziani que la génération d'aujourd'hui ne connaît point, a laissé derrière lui tant et tant d'anecdotes que seuls ses ex-coéquipiers encore de ce monde, peuvent être en mesure de «conter» avec une très forte nostalgie, mêlée de profonds regrets, pour celui qui avait à son époque, marqué de son talent le football algérien, et tant de derbys algérois, désormais entrés dans la postérité. Le nom de «Mezmez», continuera de provoquer la chair de poule parmi tous ceux qui ont vu jouer cet ancien regretté attaquant de l'USM Alger, qui n'avait pas son pareil, et auquel la nouvelle génération de footballeurs ne pourra jamais être comparée. Lors du dernier jubilé de l'autre défunt joueur usmiste Djamel Keddou, c'était bien la seule et l'une des très rares apparitions que le désormais regretté Abderahmane Meziani avait daigné faire au stade Omar Hammadi de Bologhine. Un autre homme de grande classe, et un talentueux footballeur d'exception s'en est allé, et sur lequel il y a encore certainement tant à dire, pour que les usmistes d'hier, d'aujourd'hui et de demain, n'oublient jamais «Mezmez», l'unique. Et il clair que nous reviendrons très prochainement sur le défunt Abderrahmane Meziani, notamment via un certain Hamid Bernaoui, ou bien Mouldi Aïssaoui, ses principaux «authentiques» compères de l'attaque des Rouge et Noir, à une époque où «Mezmez», faisait «trembler» tous les grands clubs de l'Algérie indépendante. Pour finir, la seule évocation des matchs USMA-OMSE, est aujourd'hui synonyme de tant d'anecdotes qui ont longtemps «marqué» l'ex stade de St-Eugène, où l'ombre du défunt Meziani planera pour l'éternité, aux côtés des défunts Boubekeur, El Okbi, et autres Mustapha Zitouni. Les gars de Soustara ont perdu un authentique pan de l'histoire de l'USM Alger, et qui mérite aujourd'hui le respect de tous.


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