Algérie

Si les Algériens me font confiance, je serai leur sauveur



Si les Algériens me font confiance, je serai leur sauveur
Ali Benouari, candidat à la présidentielle, développe un discours résolument libéral en économie et veut instaurer l'art du compromis dans la vie politique algérienne.- Pourquoi avoir décidé de vous présenter à la présidentielle ' J'ai la certitude de pouvoir être utile pour mon pays. Cette conviction m'habite depuis longtemps. Je ne vous cache pas que depuis deux ou trois ans, j'observe la classe politique algérienne et son fonctionnement. Malheureusement, le constat est dramatique. Nous assistons à une accumulation d'échecs, qui sont le résultat de mauvaises décisions. J'ai déjà par le passé tenté d'aider mon pays en occupant des fonctions importantes et, à chaque fois, je me suis rendu compte que j'étais plus efficace quand j'agissais de l'intérieur. Cela avait été le cas quand j'ai occupé des postes importants au sein du gouvernement. - Vous avez déclaré craindre pour votre pays, si le président Bouteflika devait rester au pouvoir? Mes propos ne visent pas l'homme, mais le système qu'il incarne. Quel que que soit l'homme qui viendrait à succéder au président Bouteflika, aucun ne pourra opérer de changement si le système dont il est issu ne change pas. - En 1999, Bouteflika disait vouloir faire le bonheur des Algériens. En 2014, le candidat Ali Benouari veut être leur sauveur ' Si les Algériens me font confiance, je serai leur sauveur. Je suis pour l'heure le seul qui propose un programme et un modèle de société qui n'engendrent pas les mêmes erreurs et les mêmes échecs. Mais si d'autres candidats proposent des programmes qui présentent des similitudes avec le mien, nous serions plusieurs à prétendre pouvoir sauver l'Algérie. Dans le cas contraire, je pourrais me revendiquer comme le seul à pouvoir l'être. - Dans votre programme, vous voulez instaurer la proportionnelle au Parlement, réformer l'administration?Vous trouvez qu'il y a trop de fonctionnaires ' Non. Il pourrait même y avoir plus s'ils pouvaient être plus efficaces. Ce qui m'intéresse, c'est que l'administration devienne plus efficace. Or, manifestement, elle ne l'est pas. C'est à ce niveau que je veux apporter des changements. Indépendamment de la bureaucratie, il faut changer l'ensemble du système. Mon programme, je l'ai construit à la suite d'un diagnostic minutieux des maux qui rongent le système de mon pays. - Vous évoquez le système, mais vous en avez fait partie lorsque vous avez occupé les fonctions de ministre du Budget sous le gouvernement Ghozali en 1991. Pas plus que n'importe qui d'autre. J'ai occupé les fonctions de ministre durant un laps de temps court, dans un gouvernement qui avait pour seule mission l'organisation des élections législatives. J'ai été appelé à faire partie du gouvernement Ghozali, au moment où les caisses de l'Etat étaient vides. Il fallait trouver de l'argent pour pouvoir organiser les élections législatives dans de bonnes conditions. Je pense avoir largement réussi ma mission. - Certains ne vous pardonnent toujours pas d'avoir poussé l'Algérie au rééchelonnement de sa dette, en 1994. A cette époque, une réunion avait été organisée à la Présidence en présence du chef du gouvernement de l'époque, Rédha Malek, et de 400 experts algériens. On était là pour débattre de la situation financière du pays et pour nous prononcer sur la pertinence du rééchelonnement. Je dois reconnaître que la grande majorité des experts étaient contre un accord avec le Fonds monétaire internationale (FMI). On était peu nombreux à avoir milité pour des négociations avec le FMI. Je me rappelle qu'à la fin de mon intervention, Rédha Malek m'avait félicité et assuré que mes arguments l'avaient convaincu. Il ne faut pas oublier le contexte dans lequel se trouvait l'Algérie à l'époque. Les caisses étaient vides. Les travailleurs n'étaient pas payés et les entreprises étaient en quasi-faillite. Il fallait impérativement trouver de l'argent pour relancer la production et financer les réformes structurelles. C'est pour cela que je peux affirmer aujourd'hui que je suis fier d'avoir milité pour le rééchelonnement et d'avoir réussi à remettre l'Algérie à avancer dans le bon sens. - Quel regard portez-vous sur la politique économique du président Bouteflika ' C'est une politique de subventions démentes qui est contre-productive. On achète la paix sociale en distribuant du pouvoir d'achat sans contrepartie. Conséquence directe de cette politique, la facture des importations explose, car la production nationale ne peut pas répondre à la demande des ménages. Cette politique creuse les déficits. Du coup, les gouvernements successifs tentent de limiter les importations en mettant en place une série de mesures, mais sans succès. Tous ces échecs sont le résultat d'une politique économique inefficace, c'est pour cela que j'appelle à une nouvelle politique dans mon programme. - Cette nouvelle réforme à laquelle vous appelez passe entre autres par la convertibilité totale du dinar ' Je propose une réforme entière, qui englobe la convertibilité totale du dinar. Cette mesure permettra d'assurer une fluidité, une souplesse dans l'allocation des ressources. Pour autant, je ne plaide pas pour une libéralisation à tout-va de l'économie nationale. Il doit y avoir des garde-fous. C'est pour cela qu'avant de libéraliser quelques secteurs que ce soit, il faut mettre en place des mesures de sauvegarde, de contrôle et de régulation. Je plaide également, dans le cadre d'une grande réforme fiscale, pour le retour dans le circuit officiel des immenses masses d'argent qui circulent au marché noir. Cet argent, qui ne génère pas de recettes fiscales, contribue à la corruption. C'est pourquoi je propose une amnistie monétaire et fiscale pour que ces richesses inexploitées redeviennent productives. Les Algériens qui acceptent de rendre licite leur argent devront payer une amende ou alors accepter d'alimenter un fonds de solidarité pour la création d'emplois pour les jeunes. C'est ainsi que nous pourrons créer un million d'entreprises en cinq ans. - Vous avez défendu la ligne éradicatrice du pouvoir durant les années 1990. Si demain vous êtes élu Président, vous serez le Président de tous les Algériens ' J'ai beaucoup réfléchi aux causes de l'échec des partis politiques, lors des élections de 1990. L'une des causes de cet échec réside dans l'adoption d'un mode de scrutin majoritaire à deux tours. Celui-ci ne permet pas à la diversité algérienne de s'exprimer. C'est pour cela que je suis favorable pour que toutes les franges de la société soient représentées au Parlement. C'est ainsi que nous arriverons à créer des coalitions entre les différents partis. C'est ainsi que nous comprendrons l'art du compromis, qui est à la base du succès d'un pays que je connais bien, la Suisse.




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