Algérie

«Si le DRS reprend les mêmes prérogatives, nous n'aurons même pas 19 députés» Saïd Sadi dénonce la campagne de déstabilisation du RCD


«Si le DRS reprend les mêmes prérogatives, nous n'aurons même pas 19 députés»                                    Saïd Sadi dénonce la campagne de déstabilisation du RCD
Appréhension et mise en garde. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se dit victime «d'une campagne d'intimidation et de répression orientée contre ses militants par le DRS».
Et le leader du parti, Saïd Sadi, ne cache pas ses craintes quant à la volonté du pouvoir et ses services de sécurité «de nuire à la formation à l'occasion des prochaines élections». «Si le DRS reprend les mêmes prérogatives, nous n'aurons même pas 19 sièges à l'APN», déclare-t-il dans une allocution prononcée à l'ouverture, hier à Alger, des travaux du conseil national du parti. Un conseil national qualifié de «décisif» par Saïd Sadi. En avançant cette appréhension, le premier responsable du RCD appelle ses militants à la vigilance : «La moindre erreur sera payée cash. Il y a deux choses qui nous permettront de maintenir le cap : il ne faut pas accepter dans ses rangs des gens qui ont commis des actes délictueux et éviter de structurer autour d'une personne. Il faut engager une dynamique autour de nos valeurs.» Pour lui, cette «campagne visant le RCD» est orchestrée à travers la mise en branle des moyens de répression et de propagande «menée par des organes de presse à la solde du régime».
«J'ai l'impression d'avoir affaire à El Moudjahid à l'époque du parti unique», lance-t-il, affirmant que «certains organes de presse véhiculent la propagande du régime et n'hésiteront pas à recourir à la désinformation pour attenter au RCD». Afin de déjouer «toute tentative de désinformation», Saïd Sadi exhorte ses cadres et militants à «se réapproprier la pratique de la communication de proximité».
Poursuivant, le premier responsable du RCD affirme l'existence de divergences, au somment de l'Etat, entre le DRS et la Présidence. «Il y a des oppositions sérieuses entre le DRS et la Présidence. Mais c'est une erreur de donner de l'importance à cela. C'est un système mafieux. Et la mafia ne disparaît pas», déclare-t-il.
«Le statu quo est impossible»
Analysant l'actualité politique nationale, il estime que les décisions prises par le pouvoir confirment sa volonté de fermeture et non pas d'ouverture, comme il le prétend. «Les décisions prises à l'intérieur participent de la fermeture. La révision du code communal, le texte sur le droit de la défense', le projet de loi de finances qui est un projet de guerre, sont autant d'exemples qui confirment cette vision», tranche-t-il. Dans la foulée, Saïd Sadi note aussi le silence intrigant observé par les autorités autour de la révision de la Constitution, «alors que le délai fixé pour réaliser cette promesse était de deux mois». «Ils ne peuvent pas maintenir le statu quo.
L'Algérie ne peut pas échapper aux bouleversements qui secouent la région parce qu'on a de l'argent. L'effondrement du prix du baril et le ralentissement de l'économie mondiale vont changer la donne», met-il en garde.
Selon lui, le régime ne pourra pas non plus compter sur le soutien international : «La vision de l'Occident selon laquelle il faut soutenir les dictatures pour garantir la stabilité a explosé à la figure de ces puissances. A force d'appauvrir la société et de soutenir les dictatures, il y aura émergence de l'intégrisme islamiste.»
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