Initié par la commission culturelle de la wilaya en coordination avec la municipalité de Constantine, le spectacle du ballet Si’her Ech-Chark (traduire, magie de l’Orient), jusque-là inconnu par le public constantinois, se laissait jeudi dernier au TRC découvrir au fil des minutes.
Une invitation à un voyage culturel à travers un héritage riche en sonorités, en rythmes et en couleurs. La troupe composée de seize danseurs, dont huit femmes, ouvre le bal par la fameuse « debka » libanaise. Une dizaine de tableaux se succèdent, montent en vitesse pour marquer quelques temps de répit où la scène est laissée pour les prouesses artistiques du Syrien Yasser Abderrahmane, chorégraphe de l’ensemble. L’œuvre se déroule sur une musique et des chants populaires orientaux en play-back. Des scènes qui rappellent un passé glorieux avec un passage par l’âge d’or des palais de l’Andalousie. Les temps changent, les costumes, les couleurs et les planches se transforment en espaces qui s’ouvrent sur les pages de l’histoire de l’homme arabe qui a toujours refusé l’oppression. Un hommage aux peuples libanais et palestinien pour lesquels le spectacle est organisé en signe de solidarité. D’un tableau à un autre, on découvre aussi des scènes de la vie quotidienne, des filles qui racontent leurs rêves et leur prince charmant, des rencontres sous les lumières où les gestes dessinent, expriment l’amour, la tolérance, l’espoir et la joie de vivre. Une joie qui s’explose dans le boom du spectacle, celui du vendeur de roses. Le spectacle est aussi un hommage pour les sommités de l’art musical arabe. Des clins d’œil pour Mohamed Abdelouahab, la diva Oum Keltoum, Faïrouz, Farid El Atrache, Sayed Derwiche, les derwiches tourneurs, mais aussi une peinture revisitée des arts populaires de l’Orient où la danse a été l’un des moyens d’expression favoris des couches modestes de la société arabe. Conçu comme une vision moderne de l’héritage musical et culturel d’un Orient qui a souvent inspiré des créateurs de tous les continents, le spectacle a été réalisé grâce à un travail remarquablement orchestré par des artistes tunisiens et syriens, avec une musique choisie et arrangée par Lahbib Ezzouche, Youcef Trabelsi et Saber Nadji. Pour Lassaâd El Ayadi, directeur de l’œuvre, le spectacle est le fruit d’un travail de trois ans mené par le chorégraphe syrien Yasser Abderrahmane qui a su « sculpter » les talents d’une quinzaine de jeunes danseurs tunisiens. Ces derniers, et en dépit de quelques imperfections, ont réussi leur mission malgré les contraintes techniques du théâtre régional de Constantine et l’exiguïté de la scène qui a quelque peu limité la dimension du spectacle.
Posté Le : 10/09/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : S. Arslan
Source : www.elwatan.com