Algérie - Contes et légendes d'Algérie

Si Djeh’a et le clou (Messmar Dj'ha)



Si Djeh’a et le clou (Messmar Dj'ha)
Le jour où il vendit sa maison, un homme la lui acheta. — «Mon ami, lui dit Djeh’a, je t’ai vendu la maison ; mais le clou qui est planté dans le mur, je ne te l’ai pas vendu. Demain, ne va pas dire ; « tu m’as vendu aussi le clou. » Je ne te l’ai pas vendu, je ne l’ai vendu que la maison. »

- « C’est bien, répondit l’acheteur. Je t’achète la maison. Le clou qui est planté dans le mur, je ne te l’achète pas. »

L’acheteur pensait : « Ce clou m’est égal. J’ai acheté la maison ; peu m’importe le clou.»

Si Djeh’a alla trouver sa mère : « O ma mère, que de jours nous avons passés avec la faim ! Aujourd’hui, j’ai vendu la maison» – Elle dit : « Comment ! tu as vendu la maison ! Et où habiterons-nous ? Outre la faim, il nous faudra encore dormir à la belle étoile ? » — « Ne crains rien, ô ma mère, répondit Djeh’a. Je lui ai vendu la maison ; mais je me suis réservé un clou que j’ai planté dans le mur. Je ne le lui ai pas vendu. Maintenant, c’est avec ce clou que je lui reprendrai la maison. Nous mourons de faim ; c’est pour cela que j’ai imaginé cette ruse afin que l’acheteur nous donne de l’argent, et alors nous mangerons. Quant à la maison, il en sortira. » — « Comment ! fit-elle. Tu lui as vendu la maison et tu dis qu’il en sortira! De quelle manière en sortira-t-il, attendu qu’il t’a remis l’argent en présence de témoins ? » – « Tiens-toi seulement en repos, répondit Djeh’a. C’est moi qui vais combiner un plan dans ma tête afin de le faire sortir de la maison. » — « Fais ce que tu voudras, dit-elle. »

Si Djeh’a s’en alla acheter des peaux d’animaux. Il les apporta et les suspendit à ce clou. Il y suspendit également des boyaux. Peaux et boyaux restèrent là. Un ou deux jours après, ces peaux et ces boyaux sentirent mauvais. Djeh’a vint et les laissa comme ils étaient.

Celui qui lui avait acheté la maison vint le trouver et lui dit: « Qu’est-ce que c’est que ce marché-là, Si Djeh’a ? Tu as apporté des peaux et des boyaux et tu les a suspendus dans la maison ! Ils sentent mauvais. Qui pourrait, à présent, rester dans ce logis ? » – « Ami, répondit Djeh’a, je t’ai vendu la maison, n’est-ce pas ? Le clou, je me le suis réservé et je t’ai dit que je ne te le vendais pas. A présent tu n’as plus rien à dire. » – L’autre lui dit : « Va à ta maison. Moi je la quitte. Je t’abandonne et l’argent et la maison. Je ne puis plus y demeurer. C’est une infection générale et la maison elle-même est empestée. » – « Eh bien, dit Djeh’a, si tu veux sortir de la maison, sors. L’argent, je l’ai dépensé et je ne te rendrai même pas un sou. » — « Je te fais grâce de la maison et de l’argent que je t’ai remis, lui dit l’acheteur. »

Si Djeh’a partit et retourna à sa maison. L’autre se mit en quête d’un nouveau logement.


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