Algérie

Si Châabane s'emmêle passablement les pattes Sacré - sucré - salé



A peine a-t-il négocié, « convenablement », juge-t-il, le premier jour de son laborieux jeûne, qu'il s'est fourvoyé dans un drôle de labyrinthe dont il ne détient guère les fils conducteurs. C'est que notre jeûneur au forceps, s'est découvert - subitement - une grande âme de samaritain. Mais cela n'est pas venu comme ça. D'après lui, il lui a fallu « beaucoup de talent pour être vieux et en même temps adulte et bon ». C'est que Si Chaâbane, une fois toutes ses provisions effectuées, est entré ' par inadvertance - dans une librairie, reconnaît-t-il, ce qui lui a valu d'en sortir rapidement, lourd d'un singulier colis et léger de plusieurs dizaines de dinars. En un mot comme en mille, Si Chaâbane s'est acheté, comme dans un état de somnambulisme poussé, un livre. Eh, oui, parfaitement, un livre, beau et gros. Même que c'était un livre de psychologie. Au début, il avait cru que cela pouvait l'aider à comprendre le comportement de ses semblables, pendant le Ramadhan. Mais en fin de parcours, il s'est rendu compte que ce geste malencontreux n'était dû qu'à son manque de sommeil et à son besoin lancinant de caféine et de nicotine. A la première page, et c'est de là qu'est née la subite bonté de notre ami, il a lu que « dépenser une partie de son argent pour faire plaisir à autrui permettrait de se sentir plus heureux ». Selon les conclusions de l'auteur, « nonobstant le niveau de leurs revenus, les donateurs sont généralement les plus heureux. Cela vaut pour les proches et les moins proches ». En tant que père de famille nombreuse et bon voisin, Si Chaâbane s'est exactement vu dans cette posture de bon samaritain. Il subvient aux besoins de sa famille, donne la pièce à certains mendiants et paie convenablement sa concierge chaque vendredi. Mais le passage qui l'a le plus épaté, c'est quant l'auteur précise que l'on « se sent toujours mieux après avoir fait un don à quelqu'un, car on se fait aussi plaisir en même temps qu'on aide l'autre à se sortir de son pétrin financier. « Agir avec bonté permettrait d'être plus heureux, alors, n'ayons pas d'oursins dans les poches ! ». La leçon est retenue. Si Chaâbane s'est promis de la mettre en pratique. Qui vivra verra...des étincelles.


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