«Si Bouteflika ne se présente pas, le parti optera pour Belkhadem»

D'aucun parmi les analystes et les observateurs avertis ne peut faire une probable projection s'il ne prend pas en considération la position du FLN.Le FLN restera encore, et pour longtemps, le dénominateur commun sur l'échiquier politique. Un confrère averti nous dira à ce sujet pour conforter cette analyse : «Le FLN a occupé le devant de la scène durant toute la période de la maladie du Président. Il a relégué l'intérêt pour l'état de santé du président de la République au deuxième plan». Donc, le poids du FLN sur le marché de la spéculation politique est très important et fera balancer en sa faveur les expressions. Le FLN n'est pas prêt d'oublier la perche tendue par le Président lors de sa sortie sétifienne à la veille des dernières élections. Sauf qu'au FLN, aujourd'hui, rien n'est encore clair. Du moins chez les militants et chez ceux qui ne sont pas mis au parfum. Les acteurs principaux savent où va l'Algérie. Les déclarations des cadres du parti sont pleines d'enseignements pour ceux qui veulent bien écouter. D'abord, nous avons recueilli auprès de plusieurs cadres leurs avis et pronostics pour l'avenir du parti et celui de l'Algérie. Tous d'un commun accord lient l'avenir du parti à celui de l'Algérie. Les avertis en cercle restreint développent cette analyse. Au sujet de la direction du FLN; ils diront que «la démarche anarchique et les casseroles que traîne Saâdani ne sont pas favorables au président Bouteflika. Saâdani est créateur de problèmes et aussi un trouble-fête. Lui et son bureau politiques sont des personnes à controverse». Ce qui laisse entendre «qu'il était le mal nécessaire pour une conjoncture, qu'il a joué son rôle. Il doit quitter la scène et il doit se faire oublier». Nous déduisons que tout est calculé. Ils finiront par «quel que soit la situation, le drabki n'est pas en mesure de tenir le rythme de la nouvelle partition». Ils ajouteront que toutes les tendances sont appelées à mettre de côté leurs différends, s'ils existent bien sûr. Ils avancent avec assurance que «c'est une affaire de jours pour la tenue du comité central ; on attend l'autorisation de se réunir». L'apparition surprise de Belkhadem au dernier rassemblement du FLN a déstabilisé certains et conforté les puritains frontistes. L'espoir renaît chez les anciens et chez les jeunes loups du FLN. Ce qu'ils scandaient «Belkhadem président» n'était pas fortuit. Bien que le loup blanc s'est levé et avait déclaré : «Je suis venu pour conforter la position de mon parti le FLN qui soutient notre président.» Ainsi, le retour de Belkhadem au-devant de la scène brouille toutes les cartes. Saâdani déclare alors avec hystérie répulsive et mauvaise expression faciale : «Nous sommes avec Bouteflika.» Mais toute cette démarche est tributaire, pour «la sortie» de crise du FLN, de l'autorisation de la tenue du comité centrale. Nous avons eu écho que le bureau politique cuvée ancienne de Belayat a rassemblé les 50%+1 pour convoquer la tenue d'un comité central». Ils avancent avec sérénité que 83 autres membres du comité central du FLN ont donné leur parole pour rejoindre les signataires en temps opportun. Aissi Kassa, membre permanent du bureau politique, plus serein, nous déclare : «Il faut arriver à ce que la représentation au sein du FLN soit consensuelle mais il est difficile de sortir avec une direction collégiale composée de toutes les tendances qui font la force du FLN sans pour autant laisser sur le carreau les authentificateurs.» Fin de citation. Est-ce que ces derniers voudront de l'urne qui en fait ne jouera pas en leur faveur. Faudrait-il un candidat consensuel ' Est-ce que tout est en faveur de Belkhadem ' Non, car les Belayat et consorts insistent à ce que la commission de candidature soit de leur apanage. La commission de candidature pour éliminer les éléments de controverse. Qui peut être apprécié en tant qu'élément de controverse ' Tous, cela dépend de l'humeur et de l'orientation que peuvent recevoir les membres de cette commission. Feu Abdelhamid Mehri, l'ex-SG, n'a-t-il pas fait les frais de telles pratiques qui sont le propre au FLN ' Pour l'instant, il s'agit de tempérer et d'attendre la fumée qui sortira des cheminées d'El-Mouradia. Toute cette démarche est à prendre au conditionnel. Car au FLN tout peut muer à n'importe quel moment. Pour cause qu'il s'agit de lire avec précaution les mots clés dans les discours des cadres du FLN qui par hasard sont complémentaires ou en harmonie même si les positions sont en affrontement. Dont voici la conclusion : «Si Boutef ne se présente pas, c'est Belkhadem qui sera candidat du FLN.» Il faut d'abord avoir la volonté d'aller vers les élections. Le pronostic est simple si Bouteflika se présente tout rentre dans l'ordre. En définitive, c'est ouvert ou fermé par le Président.