Algérie

Shimon Peres «conseille» aux Arabes d'intervenir en Syrie Le président israélien devant le Parlement européen



Le discours, unique en son genre, prononcé hier par le président israélien, Shimon Peres, devant le Parlement européen, fera assurément date. Non pas par sa substance politique ou sa pertinence diplomatique.
Le président israélien, qui a donné sa bénédiction au massacre des enfants du Liban en 2006 puis de ceux de Ghaza en 2010, s'est curieusement lamenté sur cet autre massacre qui se commet depuis deux ans en Syrie. Il est vrai que cette fois, ce ne sont pas les chars et les chasseurs israéliens qui crachent le feu à Idleb, Homs, Deraa' Shimon Peres jouait donc, pour une fois, le «beau» rôle de l'homme indigné (faussement) par la sauvagerie de Bachar Al Assad contre ses compatriotes.
Pour autant, le soldat Peres, si prompt à dégainer contre les Libanais et les Palestiniens, s'est bien gardé de proposer sa puissance de feu pour «mettre fin au massacre». Sa trouvaille ' Confier aux Arabes le soin de déclarer la guerre à leur «frère» Bachar ! «La Ligue arabe peut et doit former un gouvernement provisoire en Syrie pour arrêter le massacre et empêcher la Syrie de s'effondrer. Les Nations unies doivent soutenir une force de Casques bleus arabes», a conseillé le président israélien à la tribune du Parlement européen. Peres, qui s'est découvert une âme de «pacifiste», a même asséné un retentissant : «On ne peut rester les bras croisés alors que le président syrien (Bachar Al Assad) massacre son propre peuple et ses enfants !» Impressionnant !
La guerre par procuration
Sauf que cette fois, le président israélien, dont le pays ne s'embarrasse pas de scrupules pour lancer son déluge de feu sur ses voisins libanais et palestiniens, pense que les Arabes sont les mieux placés pour faire le (sale) boulot en Syrie. «La meilleure solution pour mettre fin à la tragédie syrienne est de permettre à la Ligue arabe, dont la Syrie est un Etat membre, d'intervenir», a-t-il insisté, Shimon Peres appuie qu'une «intervention occidentale serait perçue comme une ingérence étrangère», oubliant que ses «amis» américains et français sont intervenus en Irak, en Afghanistan, en Libye et à l'heure actuelle au Mali. Le président d'Israël, qui a réclamé pendant 45 minutes, sous un tonnerre d'applaudissements des eurodéputés debout, la guerre contre le régime syrien, a plaidé, sans transition, en faveur de la paix au Proche-Orient.
Un homme de paix en' uniforme
Il dira ainsi que la formation prochaine d'un nouveau gouvernement en Israël constitue «une occasion pour reprendre les négociations de paix» avec les Palestiniens et de concrétiser la solution de «deux Etats pour deux nations». Un air déjà entendu à chaque installation d'un nouveau cabinet en Israël. Dans son propos qui confine au lyrisme diplomatique, Peres a déclaré : «La paix peut se réaliser rapidement», précisant qu'il s'agit non seulement d'«un choix stratégique» pour Israël, mais aussi «un appel moral».
Or, la poursuite effrénée de la colonisation en Cisjordanie, la campagne d'arrestations des militants palestiniens, le maintien de l'embargo sur Ghaza et la prise en otage financière de l'Autorité de Mahmoud Abbas prouvent que le discours de Shimon Peres est juste destiné à la consommation européenne. Il n'a d'ailleurs pas tardé à enfiler à nouveau son uniforme de guerrier pour dire tout le «bien» qu'il pense de l'Iran et du Hezbollah. «L'Iran soutient le terrorisme dans le monde entier. Son principal nervi, le Hezbollah, mène des attaques terroristes et menace la stabilité de la région», a-t-il déclaré.
«Le régime iranien constitue la plus grande menace contre la paix. (...) Personne ne menace l'Iran. L'Iran menace les autres. Il met en danger l'indépendance des pays arabes et l'existence même de l'Etat hébreu», a ajouté M. Peres. Et de dégainer : «Si les Iraniens demeurent insensibles aux sanctions, d'autres options sont sur la table.» Ultime recommandation de Shimon Peres aux députés européens : «Nous vous appelons à appeler le terrorisme, terrorisme.» Dans le vieux continent, ce genre de conseil sonne comme un ordre.


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