Algérie

Sharon menace Arafat



Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a affirmé hier à la radio publique que le dirigeant palestinien Yasser Arafat « subira ce qu?il mérite », en évoquant l?élimination par Israël des chefs du mouvement radical Hamas, une manière comme une autre d?assumer la série d?assassinats ciblés malgré les protestations de la communauté internationale, il est vrai, bien timorées, appelant à mettre fin aux exécutions extrajudiciaires, comme si une condamnation à mort prononcée par la justice israélienne était légitime. En tout état de cause, ce sont là les propos d?un criminel que les grands de ce monde acceptent et lui déroulent le tapis rouge. « J?ai déjà dit que nous avons agi contre les chefs du Hamas et contre d?autres de la manière que nous avions jugée la plus adéquate et au moment qui nous convenait. Lorsque le moment sera venu de s?occuper du cas (d?Arafat), on agira de la même façon », a déclaré Sharon. Ce n?est pas un avertissemnt, mais une menace clairement proférée même si elle est prononcée depuis des années, soit depuis que Sharon est revenu aux affaires en février 2001, plus déterminé que jamais à achever sa sale besogne entamée en juin 1982 à Beyrouth-Ouest, c?est-à-dire éliminer le leader palestinien, considéré comme son pire ennemi, ou encore son pire cauchemar. De ce point de vue, l?ancien général condamné pour son zèle, mais en fait les massacres qu?il avait ordonnés ou supervisés personnellement, a le mérite de la clarté. Car à la question de savoir s?il pourrait connaître le même sort que cheikh Ahmad Yassine et Abdelaziz Al Rantissi, les deux chefs du Hamas assassinés par Israël au printemps dernier, il a répondu : « Chacun subira ce qu?il mérite. » Sachant qu?il n?a pas réussi à tuer politiquement le leader palestinien plus sollicité que jamais par les capitales étrangères qui le considèrent encore comme le président élu des Palestiniens, Sharon dira que « le jour venu, au moment opportun et lorsque les conditions seront réunies, on décidera de ce qu?on fera de lui », sans que de tels propos suscitent la moindre réaction auprès de tous ceux qui ont l?indignation facile, mais en réalité bien sélective. « De la même façon que nous avons attendu le moment opportun et les conditions appropriées pour s?occuper des chefs du Hamas, nous ferons de même » en ce qui concerne Yasser Arafat, a encore déclaré Sharon au vocabulaire qui rappelle celui d?un chef de gang. Dans une interview publiée le 14 septembre, Sharon avait affirmé que le dirigeant palestinien, de longue date son ennemi, sera « expulsé des territoires » palestiniens. Sharon avait menacé à plusieurs reprises de bannir, voire de s?en prendre à la vie de M. Arafat littéralement assiégé dans son QG de Ramallah en Cisjordanie par l?armée israélienne, qui lui interdit toute liberté de mouvement depuis décembre 2001. Ce qui n?empêche pas le le chef de la résistance palestinienne d?être plus présent que jamais. Ce que Sharon ne pourrait tolérer.


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