Dans une lettre adressée à notre rédaction, l'équipage du navire «Nedroma» lance un SOS à l'adresse des responsables du
secteur du transport maritime et en particulier ceux du groupe CNAN, partenaire
d'un armateur jordanien. Le navire a été affrété à la Sekur
Holding de nationalité grecque. Les 18 membres algériens de
cet équipage relatent leur calvaire qui a commencé en septembre 2010 lorsqu'ils
ont regagné le navire en Malaisie en compagnie du reste du personnel, à savoir 4
Ukrainiens et 11 Philippins.
Une fois en mer, les membres de l'équipage n'ont pas perçu leurs salaires
au bout du premier mois et les démarches entreprises auprès de leur employeur
n'ont abouti que sur une simple promesse de perception de leurs dus au bout du
second mois d'exercice. De port en port et au bout du second mois, la promesse
n'a pas été tenue et la réponse des responsables de la Sekur
Holding n'a pas changé d'un iota et les marins ont espéré
avoir enfin leurs salaires, espérant que cette fois l'engament sera tenu. Cependant,
au bout de 6 mois, les marins algériens sont restés sans salaires. Et le drame
est que le contrat de travail les liant avec le groupe CNAN venait d'expirer.
Aujourd'hui, ils sont à leur 8ème
mois et les salaires ne sont pas encore versés. Le drame de ce personnel
navigant est que le navire a accosté au port chinois de Shanghai pour des
travaux d'entretien et les contacts avec l'armateur jordanien n'ont pas abouti.
La réponse de ce dernier est surprenante : «Vous avez patienté 6 mois, alors
patientez encore». Leurs déboires continuent en apprenant tout récemment que
leur employeur, le grec Sekur, a versé 50.000 dollars
au titre des salaires de l'équipage et que cette somme a été détournée par un
employé de cet opérateur qui une fois à bord aurait versé les salaires des 4
Ukrainiens, avant de disparaître dans la nature depuis 15 jours.
Comme réaction à cette arnaque, les membres de l'équipage algérien ont
décidé d'observer une grève et la reprise est conditionnée par le versement de
leurs arriérés de salaires. De ce fait, ils se retrouvent dans une situation
humanitaire difficile et ils soulignent qu'ils sont devenus otages de ce navire
comme le sont leurs collègues du «Blida» entre les mains des pirates somaliens.
Ils s'interrogent sur la nature de ce partenariat avec des armateurs qui n'ont
d'armateur que l'appellation et qui font fi de toutes les clauses du contrat
passé avec la partie algérienne.
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Posté Le : 24/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com