El betoum, l’arbre de fer. Classées le 13 juillet 1912 dans les sites et monuments naturels à caractère artistique, au même titre que les chutes et cascades du Mefrouch (Tlemcen), les sources de la Tafna et le Fer à cheval de Hammam Bouhadjar, les pistachiers de l’Atlas de Sfisef résistent toujours au temps et aux interférences de l’homme.
Ils se dressent encore majestueusement sur la principale place publique de la coquette ville de Sfisef, ex-Mercier Lacombe. Le pistachier de l’Atlas (famille des térébinthacées), connu sous le nom de betoum (El batma pour les autochtones) approchent les six siècles d’âge, confient les gens de Sfisef. Le plus beau et le plus âgé, auquel on a amputé la moitié de son parapluie (12 m environ) pour construire un hôtel et qui est devenu par la suite un établissement de santé publique, servait comme point de halte et de réunion à l’Emir Abdelkader. En plus de l’amputation, on a détruit le site culturel érigé tout autour (théâtre de Verdure, terrains de pétanque…), déplore-t-on. Selon des témoignages, la djemaâ (sages du village) tenait ses réunion sous le parapluie de la batma. Dénomméaussi « arbre de fer », le betoum, long de près de 20 m et de 25 m de parapluie, est d’une grande valeur écologique. Ses racines vont puiser l’eau à plus de 10 m de profondeur. Le pistachier de l’Atlas se régénère principalement dans les touffes du jujubier (Sfisef) dont il est l’hôte classique. Cette plante épineuse le protège jusqu’à ce qu’il grandisse. Une fois sa mission accomplie, le jujubier disparaît doucement par concurrence. Malgré ses grandes valeurs écologiques et économiques, le pistachier de l’Atlas est en voie de disparition dans notre pays. Un vaste mouvement autour de ces deux arbres monumentaux avait été lancé en 2000 sous le nom de « Sentinelles de la paix » à l’initiative de plusieurs associations locales. Devant la démission des pouvoirs publics, le projet a été vite enterré faute d’aides.
Posté Le : 12/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : M. Abdelkrim
Source : www.elwatan.com