Algérie

Sévices publics



Sévices publics
Les habitudes, les mauvaises bien sûr, ont la peau dure. En tout cas, avec les commerçants de la capitale et certainement d'autres grandes villes du pays, c'est le cas, comme tout un chacun a dû le constater à ses dépens. Boulangers, épiciers, marchands de fruits et légumes et même des pharmaciens de garde ont préféré mettre la clé sous la porte au deuxième jour de l'Aïd, au lieu d'assumer leurs obligations de service public.Du coup, les citoyens qui n'ont pas fait assez de provisions pour tenir le coup, le temps de cette parenthèse imposée, risquent de se retrouver en rupture de stock. Finalement, rien n'a changé. Et dire que l'Union nationale des commerçants, qui s'est distinguée en ce mois de Ramadhan par des interventions médiatiques récurrentes, avait promis un service plus ou moins normal pour le deuxième jour de l'Aïd. Des listes de permanenciers avaient même été préalablement établies par ses soins.
L'Union des commerçants s'est, bon an, mal an, acquittée de sa mission de sensibilisation et elle ne peut raisonnablement aller plus loin, dans la mesure où elle n'a pas un pouvoir de coercition qui lui permet d'imposer d'autorité les ouvertures des échoppes pendant les jours de fête. Cette mission est du ressort exclusif de l'Etat. Mais, apparemment, ces commerçants qui n'ont aucune notion de service public s'imaginent qu'ils peuvent ouvrir et fermer comme et quand bon leur semble, dès lors qu'ils travaillent pour leur propre compte.
En tout cas, face au laxisme des autorités, ces commerçants ont fini par acquérir cette mentalité "libertaire", alors qu'en réalité ils n'ont pas moins de responsabilité que les entreprises étatiques comme Naftal, les sociétés de transports publics et tous les services soumis aux servitudes du service posté.
Pourtant, après la récente loi adoptée par le Parlement, qui fixe justement les conditions d'exercice de l'activité commerciale et qui oblige, surtout, les commerçants à approvisionner, les jours fériés, les citoyens en produits de large consommation, on s'imaginait que les choses allaient pouvoir changer.
Mais, imaginer une telle chose, qui relève pourtant d'un fonctionnement normal et banal dans les pays où le service public et la puissance publique chargée d'y veiller ont un sens, c'est compter sans les contraintes sociologiques de la société, et surtout la faiblesse de l'Etat qui est incapable de faire respecter ses propres lois.
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