Algérie

Seuls 7 dossiers transmis à la justice Lutte contre le blanchiment d'argent



Sur un total de près de 3 200 déclarations de soupçon adressées depuis 2007 par les banques à la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent, seuls 7 dossiers ont été transférés effectivement à la justice.
Interrogé sur ce décalage entre le nombre de déclarations de soupçon formulées et les procédures de justice lancées en conséquence, le président de la CTRF, Abdenour Hibouche, a laissé entendre, avant-hier, lors d'un point de presse à Alger, que cet écart est dû surtout à la promptitude des banques à émettre des déclarations au moindre de soupçon de blanchiment. «Les banques déclarent tous les dépôts ou transactions qu'elles jugent douteux, alors que la CTRF se prononce uniquement sur les affaires de blanchiment», a ainsi expliqué le président de la CTRF, repris avant-hier par l'APS. Et d'expliquer en ce sens que les montants déposés interpellent souvent les banques qui envoient systématiquement des déclarations de soupçon dès que la transaction dépasse un certain seuil, alors que la CTRF, elle, s'assure qu'il s'agit bien d'une affaire de blanchiment avant de la transmettre à la justice.
Ceci étant, a assuré le même responsable, de récentes actions de renforcement des mesures de vigilance, conjuguées à la sensibilisation des entités déclarantes pour un traitement sélectif des dossiers, a permis d'évacuer toutes les opérations sans lien avec le blanchiment. Aussi, a-t-il avancé, l'année dernière, il a été enregistré un recul du nombre de déclarations de soupçon transmises à la CTRF, tandis que cette même cellule a transféré à la justice 3 dossiers liés à des affaires de blanchiment durant le même exercice. Du reste, a précisé M. Hibouche, la Cellule a procédé en 2012 au «blocage» de l'exécution de trois opérations bancaires pour une durée de 72 heures. Des affaires dont il n'a pas jugé utile de préciser la nature exacte ou de quelconques détails quant aux personnes physiques ou morales impliquées. Regrettant au demeurant que les déclarations de soupçon traitées par la Cellule de lutte contre le blanchiment émanent exclusivement des banques, Abdenour Hibouche n'a pas manqué d'interpeller, à cet effet, les professions non financières pour qu'elles s'impliquent pleinement dans ce dispositif de renseignement financier.
Agents immobiliers, concessionnaires automobiles, notaires, avocats, experts comptables, commissaires aux comptes, commissaires en douanes et intermédiaires en opérations de Bourse sont ainsi appelés à faire part à la CTRF de toute transaction douteuse, a insisté le président de cette structure affiliée au ministère des Finances. La participation des professions non financières au dispositif en question s'avère nulle alors que la loi leur donne ce droit, a déploré le premier responsable de la Cellule de lutte contre le blanchiment, indiquant que «les notaires, par exemple, sont tenus par la loi de 2005, de présenter des déclarations de soupçon, mais ils ne le font pas».


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