Seulement 600 femmes journalistes détentrices de la carte professionnelle de presse au Maroc

Les femmes journalistes détenant la carte professionnelle de presse au Maroc représentent uniquement 28 % de l'ensemble du corps journalistique soit 600 femmes, selon les chiffres de 2011 révélés lors d'une journée d'étude sur "La place de la femme journaliste dans le paysage médiatique".
Le ministre de la Communication marocain, Mustapha Mustapha El Khalfi, présent à cette journée organisée mercredi à Casablanca par le Réseau des femmes journalistes du Maroc (RFJ), a précisé que le secteur audiovisuel employait 315 femmes journalistes professionnelles contre 285 femmes journalistes dans la presse écrite.
Il a souligné que "l'accession des femmes journalistes aux postes à responsabilité est très limitée", en reconnaissant que "cette situation est tout à fait contraire au principe de l'égalité consacré par la constitution".
"Les résultats obtenus depuis la signature de la charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias en mars 2005 jusqu'à ce jour ne sont pas non plus satisfaisants. Les images véhiculées sur la femme ont une charge négative", a-t-il déploré.
De son côté Bahia El Amrani, membre de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), a indiqué que cette dernière (Fédération) comptait 70 entreprises de presse dont deux seulement sont dirigées par des femmes, précisant que "le problème ne se posait pas au niveau de la volonté politique pour atteindre l'égalité professionnelle".
"La volonté politique est bien présente. Les femmes ne pourront jamais atteindre leur objectif d'égalité sans compétences, une forte volonté et des ambitions personnelles", a-t-elle dit.
Pour sa part, Asmaa Lamrani, représentante de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a fait savoir, selon les résultats d'une étude sur la présence de la femme dans les médias, que 42 % des programmes des deux chaînes de télévision marocaines sont présentés par des femmes, tandis que 58 % sont du ressort des hommes alors que dans les radios privées, seulement 32 % des programmes sont présentés par des femmes contre 68 % par des hommes.
Par ailleurs, au cours de cette journée d'étude, les participants ont également évoqué les conditions de travail des femmes journalistes, les discriminations qu'elles subissent ainsi que les cas de harcèlement sexuel et moral auxquels elles sont confrontées.
Le RFJ a été créé en novembre 2011 à Casablanca par des femmes journalistes en vue de "promouvoir la situation de la femme journaliste, favoriser la présence des femmes à tous les niveaux de responsabilité dans les médias et de veiller à l'amélioration de la représentation des femmes dans le secteur".
APS
Tweet
Partager