Le tourisme se meurt à Tamanrasset. Une déclaration qui sonne comme un énième cri de détresse lancé à l’adresse des autorités en panne d’alternatives et d’ambitions hors hydrocarbures.
Loin des promesses sans lendemain et des discours fastidieux prononcés à tout bout de champ sur ce secteur agonisant, les tour-opérateurs de cette wilaya désespèrent en l’absence d’une réelle volonté en mesure de relancer l’activité touristique dans cette région réputée être la capitale du tourisme saharien. Une véritable calamité s’est abattue sur eux en comptabilisant leur 6e saison de vaches maigres.
Selon les statistiques en notre possession, le nombre de touristes étrangers qui ont visité Tamanrasset est passé de 98 en 2014 à 93 en 2015 et seulement 10 durant les quatre premiers mois de l’année 2016. S’agissant des touristes nationaux, ils étaient 1783 en 2014, 59 en 2015 et 6 en 2016. Les statistiques donnent sérieusement froid dans le dos.
Les chiffres avancés par la direction locale du tourisme et de l’artisanat laissent clairement comprendre que la relance de ce secteur n’est aucunement au centre des préoccupations des tenanciers du pouvoir et encore moins du ministère de tutelle, qui ne semble guère être interpellé par les 68 agences de voyages menacées de mettre la clé sous le paillasson.
En se déclarant sinistrés, les tour-opérateurs de l’Ahaggar broient du noir et en ont marre des promesses non tenues.
“La plupart des agences de voyages de Tamanrasset ont plié bagage pour se rendre à Djanet où les conditions professionnelles sont réunies. Le tourisme est le parent pauvre de cette wilaya livrée à toute forme de brimades administratives. À commencer par la Zest (zone d’expansion des sites touristiques) qui bute sur l’indécision des autorités locales, bien que l’assiette du projet ait été dégagée depuis novembre 2013, date de sa délocalisation vers la sortie nord de la ville”, s’indigne-t-on.
La Zest qui s’étale sur 45 ha “ne s’impose pas comme priorité à l’heure actuelle”, estime le wali de Tamanrasset, Belkacem Silmi, qui a fait part d’une importante enveloppe financière accordée par l’État dans le cadre de l’amélioration urbaine et la réalisation des infrastructures de base.
Il est à noter par ailleurs que le parc touristique de Tamanrasset compte 11 campings et 8 hôtels, dont deux relevant du public. Toutefois, la quasi-totalité de ces infrastructures sont décrépites et ne répondent plus aux normes, à l’exemple de l’hôtel Tin Hinan qui se trouve dans un état de délabrement très avancé.
RABAH KARECHE
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Posté Le : 15/05/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: opnca.canalblog.com ; texte: RABAH KARECHE
Source : liberte-algerie.com du jeudi 12 mai 2016