Même si des dépassements ont été relevés au niveau de la distribution du couffin du Ramadhan, pour le ministère de la Solidarité nationale il ne s'agit là que de faits marginaux.Selon Abdelaziz Lahlou, directeur central chargé du développement, de l'insertion et de l'aide sociale au niveau dudit ministère, parler de détournement, c'est «un mot corsé». Ce qui se passe, c'est «qu'il y a des personnes qui ne sont pas nécessiteuses qui prennent un colis, mais l'opération se déroule à 99% correctement. Dans toutes les opérations qui sont importantes, on ne peut pas éviter ce genre de dépassement». Le budget consacré au dispositif est de 540 millions de dinars, de quoi attiser quelques appétits. Certes, le ministère de la solidarité chapeaute la commission nationale en charge de préparer l'opération, mais «il n'apporte qu'une contribution». Ce sont les collectivités locales (wilayas et APC) qui en ont la charge sur le terrain. Et d'ailleurs, «tous les achats se font au niveau des communes», précise le représentant du ministère.Ce sont également les APC qui sont chargées d'arrêter les listes des bénéficières, aidées par les cellules de proximité, le mouvement associatif ou encore les comités de quartier. Toutefois, reconnaît M. Lahlou, «le n?ud gordien du problème demeure celui du ciblage des personnes réellement démunies». Il y a des fichiers au niveau des directions de l'action sociale et des communes qui permettent «d'éliminer au maximum les indus bénéficiaires, mais il y aura toujours des cas, même marginaux».Selon lui, ces derniers ne dépassent pas «1% ou 2%» de l'ensemble de l'opération. Et comme la distribution se fait au niveau des APC, «elles ont été instruites pour renforcer les contrôles», précise-t-il. Les associations qui activent directement sur le terrain peuvent elle-mêmes partager avec les APC les listes de personnes qu'elles jugent éligibles à l'aide de l'Etat. Beaucoup d'entre elles préfèrent cependant travailler seules pour éviter tous risques. Ainsi, l'association Sidra préfère contrôler elle-même sa chaîne de solidarité de bout en bout, en comptant sur ses bénévoles et en allant récolter elle-même les dons alimentaires à destination de nécessiteux qu'elle a elle-même identifiés. Une opération de collecte est d'ailleurs organisée au niveau du centre commercial Ardis. 2500 familles ont été touchées en 2013. «Tout le processus est contrôlé par nos volontaires et nos relais à travers les wilayas», précise le président de l'association, Nacim Filali.Pour le reste, le ministère de la Solidarité peut compter sur l'aide des associations comme le Croissant- Rouge algérien et les scouts musulmans pour «affiner le ciblage» des personnes nécessiteuses en attendant la finalisation de la carte de la pauvreté en cours de réalisation. D'ici là, le ministère compte pour les années à venir généraliser les aides financières directes pendantRamadhan, en remplacement des colis alimentaires.
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Posté Le : 30/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Safia Berkouk
Source : www.elwatan.com