A la veille de son départ de Rabat, l'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel Kaplan, a déclaré que l'ONU et les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d'autonomie «ne peut pas servir de seule base dans les négociations» entre les parties au conflit. Il a précisé qu'il ne s'était jamais rendu au Sahara occidental «car, il est toujours classé par l'Organisation des Nations unies comme sans souveraineté». En termes plus clairs, Washington ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L'ambassadeur américain a, plusieurs fois, souligné dans la presse marocaine que le dossier du Sahara occidental était sous la responsabilité des Nations unies. «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», avait-il souligné à propos de cette question dans une interview accordée en novembre dernier au magazine marocain TelQuel. A une question sur le rôle que pourraient jouer les Etats-Unis pour pousser à l'acceptation du plan marocain d'autonomie du Sahara occidental, il avait réaffirmé, dans cet entretien, que son pays travaillait sous l'égide des Nations unies, précisant que l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, «n'est pas notre envoyé, il représente l'ONU». «Souvenez-vous bien que malgré la confusion souvent entretenue, notamment dans la presse, Christopher Ross n'est pas notre envoyé, il représente l'ONU. Le fait qu'il soit Américain est une coïncidence», avait déclaré M. Kaplan qui a rappelé que «les Etats-Unis continueront à soutenir M. Christopher Ross jusqu'à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au Sahara occidental», ajoutant que son pays soutenait «le processus onusien, et Christopher Ross en fait partie». On remarque dans les propos de l'ambassadeur américain une sorte de pédagogie à l'adresse de la presse marocaine qui ne cherche pas à connaître la position américaine sur le dossier sahraoui mais à faire dire au diplomate américain ce que le Maroc veut entendre. Mais le Maroc oublie que quelles que soient les positions des puissances occidentales, il revient au peuple sahraoui d'accepter ou de refuser la proposition d'une large autonomie, car ni le Maroc ni ses alliés ne peuvent imposer leur volonté à tout un peuple en lutte pour son indépendance. Dans les faits, le Maroc perd chaque jour du terrain et ses alliés commencent à nuancer leurs propos sur le dossier sahraoui, notamment après les atteintes flagrantes aux droits humains. Les fuites en avant du royaume marocain, sont vaines. La patience des Sahraouis ne peut durer éternellement. Deux propositions sont sur la table de l'ONU. L'autonomie ou l'indépendance du Sahara occidental. Seul un référendum sous l'égide de l'ONU peut trancher la question. L'ONU doit alors assumer ses responsabilités en imposant l'unique voie au règlement de ce dossier qui traîne depuis près de quarante ans et qui empêche le Maghreb d'avancer.
A. G.
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Posté Le : 16/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Ghezali
Source : www.latribune-online.com