Algérie

"Seul le départ des symboles du système..."



Des centaines d'enseignants universitaires, de travailleurs et d'étudiants ont pris part à la marche d'hier, qui a démarré vers 10h30 depuis le campus de Targa Ouzemour.Pour le 24e mardi de manifestation contre le système, la communauté universitaire de Béjaïa a réinvesti, hier, la rue pour réaffirmer son engagement sans faille dans le mouvement populaire du 22 février, en insistant sur la nécessité de maintenir la mobilisation jusqu'au départ définitif de toutes les figures du régime politique algérien.
Des centaines d'enseignants universitaires, de travailleurs (ATS) et d'étudiants ont pris part à la marche d'hier, qui a démarré vers 10h30 depuis le campus de Targa Ouzemour.
Durant tout l'itinéraire de la manifestation, long de pas moins de trois kilomètres, les marcheurs ont réitéré leur rejet de toute consultation ou négociation avec les figures du système politique ayant conduit le pays à l'actuelle crise politique et institutionnelle. "La hiwar mâa nidam" (pas de dialogue avec les gens du système), ont-ils scandé à tue-tête dès l'entame de la marche, à laquelle se sont joints progressivement plusieurs militants politiques, des syndicalistes et autres citoyens lambda.
"Nous tenons à dénoncer, encore une fois, les membres du panel de dialogue et de médiation qui se laissent entraîner dans une démarche complexe qui s'inscrit en porte-à-faux avec les aspirations de la majorité écrasante du peuple algérien. C'est une énième man?uvre orchestrée par les tenants du pouvoir dont le seul but est de casser cette dynamique citoyenne afin de permettre au régime de se régénérer. Le fait d'accepter de dialoguer avec un chef d'Etat illégitime constitue une façon de reconnaître la légitimité et la crédibilité à ce dernier. Or, les Algériens exigent depuis plus de cinq mois le départ de tous les symboles du système, plus particulièrement les partisans du président déchu", nous a déclaré, hier, le professeur Rachid Saou, membre très actif du collectif des enseignants et travailleurs ATS de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa.
Notre interlocuteur dénoncera, en outre, les harcèlements et intimidations que subissent ces derniers jours les membres de la communauté universitaire de Béjaïa, citant notamment le cas de deux étudiants convoqués par la police pour leur implication et leur engagement actif dans les manifestations organisées dans le sillage de la révolution pacifique en marche. "Nous condamnons ces actes de répression visant à intimider tous les militants engagés dans le mouvement populaire. Tout comme nous condamnons la peine de 10 ans de prison ferme requise contre le jeune manifestant Nadir Fetissi d'Annaba, poursuivi pour port de l'emblème amazigh", soutient le Pr Saou, avant de réitérer la revendication de la communauté universitaire de Béjaïa relative à la "libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus d'opinion".
À noter que la marche d'hier s'est achevée devant le portail principal du palais de justice de la ville des Hammadites, où les manifestants se sont rassemblés sous un soleil de plomb, pour scander des slogans chers à la révolution du 22 février, tels que "Système dégage", "Gaïd Salah dégage", "Libérez la justice", "Libérez les détenus", "Pour une véritable transition démocratique", "Dawla madania, machi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Pour une République démocratique et sociale"?

KAMAL OUHNIA


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