Sétif, une ville sans cinéma

Lancée par des professionnels et des citoyens de la ville, la pétition appelant à doter Sétif d'une salle de cinéma a récolté pour l'instant près de 2 000 signatures.A l'instar de dizaines d'autres villes du pays, la capitale des Hauts-Plateaux est dépourvue de salles obscures. La situation est d'autant plus alarmante que Sétif disposait, jusqu'aux années 1980, de quatre salles de cinéma en activité, rappellent les rédacteurs de la pétition.
Initié par un collectif d'activistes culturels et de professionnels du cinéma, le texte s'adresse aux autorités locales afin qu'elles prennent les mesures nécessaires.
Les rédacteurs commencent par citer quelques chiffres édifiants : 12 730 km², 410 000 habitants, 1 100 mètres d'altitude, 0 salle de cinéma ! La ville perd en effet ses quatre salles au début des années 1990, période depuis laquelle «seules des initiatives privées arrivent, tant bien que mal, à faire perdurer les projections sur grand écran».
Les signataires rappellent également le cas de la salle Africa, fermée depuis trente ans pour un problème jamais résolu de revêtement des murs et de normes de sécurité. «Il faut que ça change. Nous, citoyens de Sétif, voulons des cinémas pour notre ville. Une des villes des plus peuplées et des plus dynamiques du pays. Une salle de cinéma c'est au moins 10 emplois directs et indirects. Une salle de cinéma est une activité commerciale lucrative. Une salle de cinéma est un loisir auquel les Sétifiens ont droit ! Nous, citoyens de Sétif, demandons aux autorités concernées de régler au plus vite la situation de la salle de cinéma du centre commercial Africa, une salle qui a été réalisée avec des deniers publics mais qui n'a jamais fonctionné depuis bientôt 30 ans. Quand on sait qu'il ne s'agit que d'une question de conformité aux normes de sécurité à cause du revêtement des murs, cette situation est inadmissible et totalement ridicule. Facilitez aux investisseurs du secteur l'implantation de salles et de multiplex dans la ville. En attendant, réservez les mercredis, jeudis, vendredis et samedis la salle de la maison de la culture aux projections des ciné-clubs et des distributeurs privés», lit-on dans la pétition.
Après sa mise en ligne, cette dernière devra s'élargir à un plus grand nombre de Sétifiens à travers la distribution «physique» du texte, lequel sera ensuite déposé au niveau des autorités locales (APC et wilaya).
Pour rappel, malgré cette absence criante de structures, plusieurs ciné-clubs activent dans la ville depuis quelques années, à l'instar de Perséciné qui organise depuis onze ans des projections-débats à la Maison de la culture ainsi que le Cinéfeel qui active depuis trois ans au théâtre municipal ; les deux utilisent des rétroprojecteurs.
Sarah H.