Pétrie de talents, l’artiste Soumia Belhamel, une jeune interprète-traductrice, qui touche au dessin et collage, céramique, réalise des toiles, fait du dessin sur tissu et de la photographie, nous parle à travers cet entretien de sa vocation et de ses projets avec les handicapés, des artistes en herbe.
- Peut-on avoir un aperçu sur votre parcours artistique?
Je dessine depuis l’enfance et j’aime donner libre cours à mon imagination. A un moment donné c’est devenu vital.
Ma créativité s’évade à travers le dessin, les collages, la réalisation de toiles, mais également à travers la céramique, le dessin sur tissu, la photographie…
Mon talent a été par la suite appuyé et consolidé par une formation artistique. Après une licence en traduction-interprétariat (rien à voir avec les beaux-arts), j’ai intégré l’école régionale des beaux-arts annexe de Sétif où j’ai, pendant quatre années, appris et renforcé mes connaissances artistiques .
- Comment postule- t-on en première année?
Il faut montrer qu’on a une envie forte et ne pas se contenter de dire qu’on aime dessiner. Une fois admis, les élèves devront travailler d’arrache-pied car la formation est très technique. L’objectif est de donner les bases communes aux métiers de la création artistique, grâce à un enseignement théorique et pratique. Le cursus se déroule sur trois années de formation générale, où les étudiants suivent à la fois des cours théoriques, l’histoire de l’art, esthétique, les langues arabe et française, mais également des cours pratiques, dessin au charbon, les couleurs, la calligraphie arabe, l’infographie, la photographie, etc. La quatrième année de formation est une année de spécialité et d’élaboration d’un projet professionnel.
- Parlez-nous de «The Will»
Comme je vous l’ai déjà dit, en fin de cursus, il faut présenter un projet professionnel. Ayant choisi comme thème «l’attention que porte le designer graphiste aux handicapés», j’ai dû effectuer un stage au sein des différents établissements de la ville destinés à ces personnes. Et là, j’ai rencontré des personnes invalides formidables, talentueuses artistiquement mais malheureusement marginalisées. Des moyens financiers et de l’autonomie de la personne, la formation des goûts et des intérêts, tout cela joue un rôle majeur dans ce développement. Alors j’ai proposé la création d’une association au nom «The Will» qui veut dire volonté, reflétant la volonté et le courage de ces personnes souhaitant prouver qu’elles sont capables de faire des choses et qu’il faut leur faire confiance.
L’association a pour vocation de regrouper les artistes en situation de handicap, ainsi qu’un accompagnement individuel et personnalisé. Elle compte aussi déceler les capacités des jeunes talents et aider à les développer. Ça va leur permettre d’être vus par un grand nombre de personnes, ce qui est une sorte d’accomplissement. Je voudrais tant mettre mon art au service des handicapés!
Dounia B.
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Posté Le : 17/07/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Entretien par Dounia B.
Source : El Watan.com du lundi 15 juillet 2013