Le plan de charge de la direction de la pêche et des ressources halieutiques, chapeautant les wilayas de Bordj Bou Arréridj, M’sila, et Sétif est bien étoffé.
Forte de ses potentialités hydriques naturelles, cette partie de l’est algérien, possédant 3 barrages, plus de 35 retenues collinaires, 9 chotts et 5 sabkhas, est en matière d’aquaculture, capable de dégager 10% de la production nationale et d’ouvrir de nombreux postes de travail. A cet effet, le projet de M. Akriche, exploitant d’une ferme à Aïn lahdjar, entrera, dès novembre prochain, en service. Les bassins de cet ex-cadre d’IBM, qui a opté pour la culture semi intensive, fourniront prochainement de la carpe, du langui et de la tilapia. Avis donc aux amateurs. Dire que ce projet, qui devait entrer en service en septembre 2004, accuse un retard de vingt-quatre mois. Afin de permettre à ce secteur, mis en veilleuse des années durant, de prendre d’une part, une place qui lui sied dans l’économie nationale, de contribuer de l’autre à l’équilibre alimentaire du citoyen qui aura, à court terme, une variété de poissons à la portée de ses moyens. 30 dossiers sont à l’étude. Il faut préciser que la bureaucratie des banques a découragé plus d’un investisseur. Pour l’illustration, 100 opérateurs se sont désistés. Ce point a dissuadé donc de nombreux agriculteurs qui voulaient se reconvertir en aquaculteurs ou diversifier leurs activités. « L’aquaculture, qui est une culture et une industrie engrangeant des devises pour la Hongrie, peut nous valoir des satisfactions d’autant que l’Etat garantit aux investisseurs une aide non remboursable de 30% », souligne Salim Houmri, directeur de wilaya, considérant, et à juste titre, que le créneau est porteur. Notre interlocuteur précise en outre que des projets d’envergure sont au programme. Une ferme aquacole devant produire annuellement 100 tonnes est prévue à Aïn Azel. Des centres de pêche seront réalisés à Aïn Zada (BBA) Kseb (M’sila) et à Timgad (Batna). Une enveloppe de 100 millions de dinars a été, à cet effet, débloquée. M. Houmri tient à déclarer que les projets en question seront fonctionnels au début de l’année prochaine. Le premier responsable d’un secteur en expansion enchaîne : « la retenue collinaire d’El Ouricia sera un bassin de production d’alevins qui ne seront, à l’issue de l’année en cours, plus importés de Hongrie. La retenue produira, dans une première étape, 15 millions d’alevins, et ce, avant d’atteindre dans une seconde étape les 40 millions d’unités. » Soulignons par ailleurs que le centre de pêche qui sera implanté à proximité du barrage de Aïn Zada, alimentant en eau potable les deux chefs-lieux de wilaya ainsi qu’El Eulma, sera doté de barques, de filets professionnels, de chambres froides, d’une fabrique de glace et d’un hall de dégustation. Au vu de ces ambitieux projets, le barrage sera une destination de villégiature pour les habitants de Sétif et Bordj, avides de lieux de détente et de loisirs. Cela dit, le secteur qui est resté des années à la traîne, sera-t-il au rendez-vous ? Les dates avancées seront-elles respectées ? Il convient, par ailleurs, de souligner que la Hongrie, dépourvue de façade maritime, exporte annuellement plus de 17 000 tonnes, rapportant gros. La Tunisie, le Maroc, l’Espagne et l’Egypte ont, à ce sujet, fait un long parcours. La production de ces pays a dépassé les barres de 2000 à 300 000 tonnes/ans, alors que la production nationale ne dépasse, nous dit-on, guère les 300 t/an. Le seuil des 30 000 t/an, fixé comme un objectif à franchir à court terme, sera-t-il, un jour atteint ? Pionnière dans différents domaines, les hautes plaines sétifiennes peuvent, même en étant loin du littoral, booster la production halieutique et donner par-là même, l’exemple.
Posté Le : 09/07/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Leïla Benani
Source : www.elwatan.com