La croissance urbaine de Sétif, entraîne une consommation élevée de terres agricoles que la planification n'a pas été en mesure de contrôler. L'agriculture occupe encore les trois quarts du territoire communal avec des systèmes de cultures habituellement organisés autour des contraintes climatiques.
L'espace agricole est alors envahi d'implantations urbaines diffuses et souvent anarchiques. Alors que la ville de Sétif a été, de tout temps, un «grenier» en matière de céréales -docks et silos hérités de l'ère coloniale en témoignent-, les politiques successives de développement local ne semblent pas avoir accordé une importance à cet atout stratégique dans la mesure où l'élan urbain a toujours eu le pas sur toute autre considération. Le récent programme de construction de 27.000 logements, dans le cadre du million de logements inscrits à l'échelle nationale et en dépit des cris de détresse lancés par les économistes, n'a pas épargné l'étendue des terres agricoles productives puisque des cités entières sont érigées sur ces surfaces utiles compromettant ainsi la culture périurbaine de la région. On a assisté, peu à peu, à l'invasion du béton.
Il convient de noter que l'espace agricole a été, évidemment, mobilisé pour accueillir l'urbanisation, à raison d'environ 50 ha par an, depuis 1966. A l'effet de la croissance démographique s'est ajouté celui de l'importance accrue de l'habitat individuel après 1987, qui conjugue une faible densité et une forte compacité du tissu urbain. Tous les acteurs de la ville partagent la conviction que tout terrain agricole proche du tissu urbain sera destiné à la construction, tôt au tard. C'est particulièrement vrai pour l'espace inclus entre les cités satellites et la ville-centre où les indices de précarité de l'agriculture sont visibles, alors que l'urbanisation n'y était pas prévue. Les nouvelles propositions du PDAU, révisé en 2002, ont validé cette anticipation en prévoyant, d'ici 25 ans, l'extension de la ville-centre sur 1.300 ha et des cités satellites sur 327 ha, surfaces prises à 60% à l'agriculture.
Le corollaire est l'indifférence vis-à-vis de la qualité des terres, par exemple entre 1987 et 1992, les lotissements El-Hachemi ont utilisé 187 ha de terres agricoles de potentialités moyenne, malgré la présence à proximité de terres médiocres.
La même primauté urbaine vaut pour l'eau; l'approvisionnement de la ville provient de retenues situées en amont mais aussi, de plus en plus, de la nappe phréatique d'où les agriculteurs tirent une part de leur eau d'irrigation.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zacharia-S-Loutari
Source : www.lequotidien-oran.com