Sétif - La ville croule sous les ordures

Le slogan «Sétif-ville propre» fait partie du passé. La triste réalité du terrain est là pour étayer de tels propos. Il suffit de faire un tour dans les différents quartiers pour constater l’ampleur des dégâts.

Délaissée aussi bien par les locataires de l’hôtel de ville que par les autorités de la wilaya, l’antique Sitifis croule sous les immondices. Le week-end (vendredi et samedi), l’insalubrité atteint des pics insupportables. L’acquisition récente de 10 bennes a été pourtant bien accueillie, mais la triste réalité, qui n’a pas changé d’un iota, a refroidi toutes les ardeurs.

«Pour les élus qui se sont payé dernièrement 23 nouvelles voitures, la question du bien-être du citoyen peut attendre, d’autant plus que ces élus sont exemptés de tout bilan. Ils ne se rendent compte de l’existence du citoyen-électeur qu’à l’approche des échéances électorales», diront des Sétifiens outrés.

Il convient de souligner qu’un camion de ramassage des ordures ne reste sur les lieux que deux minutes. Au lieu de vider les bacs qui attendaient depuis quelques jours, les agents se chargent de deux ou trois petits sachets puis s’en vont.

Cet exemple n’est pas un cas isolé. En l’absence d’une gestion rigoureuse de cet important volet, la décrépitude de Sétif ne s’estompera pas de sitôt.

Pour justifier les carences, les responsables de la municipalité ne manquent pas d’alibis. Une fois c’est le contrôleur financier qui bloque les crédits. Maintenant, on avance le manque de chauffeurs, puisque les anciens sont partis à la retraite.

Oubliant que gouverner c’est prévoir, les gestionnaires d’une aussi importante mairie vont-ils un jour faire non seulement leur mea culpa, mais prendre les dispositions pour redorer le blason d’une cité croulant sous des tonnes d’ordures?

Kamel Beniaiche