Algérie

Sétif - La rénovation du lycée Kerouani piétine



Sétif - La rénovation du lycée Kerouani piétine




A l’instar des 69 lycées datant de l’époque coloniale, le lycée Mohamed Kerouani (ex-Eugène Albertini) de Sétif bénéficie d’une enveloppe de 460 millions de dinars pour sa restauration, en 2007. Les travaux ont été entamés une année après.

En 2017, soit dix ans après, l’opération n’est toujours pas clôturée, puisque les travaux ne sont qu’à 78 %. La situation de ce patrimoine, fierté de la population d’une grande partie de l’Est algérien, n’offusque pas le maître d’ouvrage, à savoir la direction de l’éducation et les responsables locaux.

Ces derniers effacent d’un trait l’inestimable valeur de ce temple du savoir. Lequel a, faut-il le rappeler, enfanté les Kateb Yacine, Abdelhamid Benzine, Belaïd Abdesslem, Mohamed Seddik Benyahia, Mohamed Seghir Mostefaï et de milliers d’autres érudits, aujourd’hui hauts cadres de l’Etat et d’institutions prestigieuses, ici et ailleurs.

Outré par un laxisme ne disant pas son nom, Toufik Gasmi, le président de l’Association des anciens élèves du lycée, à l’origine de l’opération, ne cache pas son courroux.

«On ne comprend pas les blocages qui minent l’opération. Les travaux relatifs aux façades de l’établissement, bien que le marché ait été approuvé, n’ont toujours pas commencé. L’entreprise attend le fameux ODS (ordre de service, ndlr) depuis 3 années. Pourtant, les fonds sont disponibles. Les élus de la ville (députés, sénateurs, P/APC) ne sont ils pas concernés par le problème? Ces élus se sont-ils au moins une fois déplacés sur les lieux pour s’enquérir de la situation?» s’interroge Gasmi.

En dépit de ces couacs, les membres de cette dynamique association, dont bon nombre ne résident plus à Sétif, préparent de nombreux projets pour leur lycée, envers lequel ils éprouvent encore et toujours un sentiment de plaisir et de reconnaissance.

«Tout d’abord, l’installation de panneaux photovoltaïques au niveau du lycée, qui sera le premier établissement scolaire à fonctionner à l’énergie solaire. Ensuite, notre association comptant plus d’un millier d’adhérents acquis à la cause, voudrait aider pédagogiquement les élèves en leur donnant des cours dans l’enceinte même de l’établissement et bien sûr bénévolement. Les parents feront ainsi une certaine épargne. En troisième lieu, nous avons constaté que les élèves, à la fin des cours, c’est la rue qui les attend avec tous ses risques. Responsables que nous sommes, et au vu de la disponibilité des salles, nous allons suggérer à la direction de l’éducation de créer une salle de dessin (elle existe en forme d’amphi), une salle de musique, une salle de jeux (Ping-pong), et une salle d’internet. En plus de l’utilisation de la grande salle de sport en l’équipant d’agrès et de tamis. Ainsi, les jeunes élèves auront cette possibilité de s’épanouir dans leur établissement. Ils ne pourront que l’aimer comme nous l’avons aimé», précise notre interlocuteur, qui attend, à l’instar des membres de son association, une réaction de la direction de l’éducation.


Kamel Beniaiche







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